AI Action Summit : La santé au cœur des réflexions

Les 10 et 11 février derniers, la France accueillait le sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle – AI Action Summit. Un évènement organisé par l’État en réponse aux deux derniers sommets organisés par le Royaume-Uni et la Corée du Sud. L’occasion pour la France d’asseoir sa position parmi les leaders dans le domaine, avec plus de 1000 start-up qui ont levé pas moins de 1,2 milliard d’euros sur l’année 2024. La santé était à l’honneur d’une matinée d’échanges et de réflexions mardi 11 février, à Station F.

« Dans la santé, grâce à l’IA, nous améliorons déjà la prise en charge des patients et redonnons du temps médical aux soignants. Ces innovations permettent de transformer le secteur de la santé en optimisant les soins et en soutenant les professionnels dans leur mission quotidienne », a souligné le Docteur Yannick Neuder, ministre de la Santé et de l’Accès au soins.

Former les professionnels de santé et étudier l’impact de l’intelligence artificielle

En clôture de la journée du 11 février, le ministre de la Santé, a ainsi annoncé, depuis PariSanté Campus, une loi de simplification pour faciliter le déploiement de l’IA dans la santé d’ici l’été, ainsi qu’une enveloppe de 119 millions d’euros pour accompagner, par la formation, les soignants dans l’adoption de ces nouvelles technologies. Il a par ailleurs dévoilé la publication officielle de l’État des lieux de l’intelligence artificielle en santé en France.

Le ministre de la Santé et de l'Accès aux soins a profité de l'AI Action Summit pour annoncer une série de mesure, mardi 11 février, depuis PariSanté Campus.
Le ministre de la Santé et de l’Accès aux soins a profité de l’AI Action Summit pour annoncer une série de mesure, mardi 11 février, depuis PariSanté Campus. (Crédit : Ministère de la Santé)

« Nous lançons aujourd’hui deux nouveaux appels à projet et je sais qu’ils sont attendus, complète-t-il. Le premier s’appelle “Impact IA” et vise clairement à évaluer les conditions réelles et les modifications organisationnelles des dispositifs et des usages qui sont apportés par les dispositifs médicaux numériques, notamment dans les établissements de santé, pour voir comment les solutions d’usages peuvent impacter la gouvernance mais pas que, l’organisation des établissements. Et puis, ensuite, la deuxième portera sur l’évaluation des nouvelles approches méthodologiques en recherche clinique. »

IA et santé, pour quels cas d’usages ?

Si d’aucuns parlent d’une révolution, sinon d’une évolution vers une nouvelle ère pour la médecine, ce sommet a répondu à nombre d’interrogations tout en restant relativement généraliste, comme nous l’a confié Mariane Cimino, délégué au numérique en santé chez Numeum : « Ce que je retiens des différentes interventions, notamment de celles de la secrétaire d’État chargée de l’IA et du Numérique, Clara Chappaz, et du Président Emmanuel Macron, c’est que la santé est citée à tous les étages. Ça semble être l’espoir premier de l’IA des citoyens français, en même temps que ça génère le plus de craintes. »

« Il reste à caractériser ce qu’est l’IA en santé et les apports », Mariane Cimino, déléguée au numérique en santé, Numeum

Interrogée au lendemain de l’AI Action Summit, la déléguée au numérique en santé au sein du premier syndicat de l’écosystème numérique en France évoque même un regret, que ne soit pas fait davantage état de l’intelligence artificielle au service des professionnels de santé : « On a fait beaucoup de buzz sur l’IA générative, mais ce n’est pas là qu’on fait le plus de valeur ajoutée autour de la détection et de la prédiction, ou encore de la robotique. »

Antonin Tabard