Depuis sa création, l’hôpital Marie-Lannelongue s’est attaché a développé un savoir-faire dans l’innovation, notamment pour le traitement des pathologies complexes touchant le cœur, les poumons et les vaisseaux, de la pédiatrie à l’adulte. Annoncé le 10 octobre dernier, l’établissement privé à but non lucratif reconnu d’utilité publique et rattaché à la Fondation Hôpital Saint-Joseph a inauguré son centre d’innovation chirurgicale et interventionnelle. Avec le MALIC (Marie-Lannelongue innovation center), l’hôpital ambitionne ainsi de consolider et de déployer son expertise plus largement pour la communauté hospitalo-universitaire du territoire de Paris-Saclay et les acteurs économiques de la filière.

« En soit, ce n’est pas quelque chose de nouveau, confirme Antoine Agathon, directeur de la recherche et de l’innovation médicale au sein des hôpitaux Saint-Joseph et Marie-Lannelongue. Le MALIC s’inscrit dans la continuité de l’histoire de Marie-Lannelongue, un hôpital de recours qui a reçu, depuis sa création, des cas cliniques compliqués que d’autres hôpitaux ne pouvaient pas prendre en charge. Ainsi, les équipes cherchent à innover depuis les années 1950 pour prendre en charge ces patients. »

MALIC, un centre d’innovation dédié à l’évaluation des dispositifs médicaux implantables

Première opération à cœur ouvert en Europe sur un enfant, première pose d’une valve mécanique en Europe, première pose d’une valve biologique, premier succès français de transplantation cœur-poumons, première transplantation bi-pulmonaire en France et première transplantation cardiaque sur un nouveau-né à six jours de vie, première utilisation du scanner en diagnostic coronarien, première greffe autologue de trachée dans le monde en collaboration avec l’Institut Gustave Roussy, première implantation percutanée de valve pulmonaire en France… L’histoire innovante de l’hôpital Marie-Lannelongue ne semble plus à démontrer. « Nous avons un projet de développement de poumon artificiel, notamment pour la prise en charge des patients en attente de transplantation pulmonaire, ainsi que des nouveaux implants cardiaques pour des malformations très rares et aujourd’hui pas pris en charge par l’industrie », complète Antoine Agathon.

Implanté au sein de l’hôpital Marie-Lannelongue, en attendant de nouveaux locaux d’ici début 2026, le centre d’innovation chirurgicale et interventionnelle et sa quinzaine de collaborateurs vise à accompagner des projets de développement de professionnels de santé, d’établissements de santé et d’entrepreneurs, et offre un terrain de jeu, avec des blocs opératoires exclusivement dédiés à l’innovation. « Nous travaillons sur des alternatives aux modèles animaux. Nous ne travaillons bien sûr pas sur des humains, mais sur des modèles anatomiques imprimés en 3D à partir de modèles concrets. »

Enfin, l’hôpital Marie-Lannelongue accueille chaque année entre 60 et 70 étudiants ingénieurs pour travailler avec les médecins et chirurgiens sur de nouvelles idées ou sur des optimisations de ce qu’ils voient, en partenariat avec CentraleSupélec et l’Institut Polytechnique de Paris : « nous souhaitons développer une collaboration avec les ingénieurs. Les dispositifs médicaux embarquent beaucoup d’ingénieries et il faut absolument que ces deux communautés collaborent et échangent. »

Antonin Tabard