Mayotte : L’hôpital de campagne déployé pour les sinistrés du cyclone Chido

Le 14 décembre dernier, Mayotte était frappé par le cyclone Chido. Face aux dégâts matériels et humains, l’État français, en collaboration avec le SDIS 30 et la Sécurité civile, a déployé l’hôpital de campagne ESCRIM pour porter secours et assistance au peuple mahorais. Médecin anesthésiste-réanimateur aux Hospices civils de Beaune et médecin capitaine au SDIS 21, le Docteur Sébastien Mirek faisait partie du premier déploiement sur place. Témoignage.

Médecin capitaine au SDIS 21, le Docteur Sébastien Mirek faisait partie du premier détachement à Mayotte, après le passage du cyclone Chido.
Médecin capitaine au SDIS 21, le Docteur Sébastien Mirek faisait partie du premier détachement à Mayotte, après le passage du cyclone Chido. (Crédit : Hiebler C. / SDIS 30)

« J’ai été déployé sur l’hôpital de campagne ESCRIM avec le premier détachement, dans les suites du passage du cyclone Chido, sur l’île de Mayotte. Départ le 16 décembre, avec une ouverture de l’hôpital le 24 décembre, après 36 heures de montage, avec l’ensemble de l’équipe. Il faut quand même remettre en perspective que c’est 32 palettes, 65 tonnes et 380 mètres cubes de matériel, tout le nécessaire possible pour monter un hôpital complet. Un véritable défi logistique pour pouvoir apporter tout ce matériel du Gard jusqu’à Saint-Denis de la Réunion, et puis après, avec cinq rotations d’avions militaires, apporter ce matériel sur Petite-Terre, avant de le transporter sur Grande-Terre à l’aide de barges, sur le site du stade de Cavani. L’aéroport de Mayotte ayant été en partie détruit par le cyclone. »

ESCRIM, un hôpital de campagne au secours de Mayotte

« L’ESCRIM est un hôpital civilo-militaire, et c’est ce qu’on appelle un EMT2 – Emergency medical team de niveau 2, validé et certifié par l’OMS. C’est le seul qui existe en France. C’est un outil ultra-innovant composé de tous les services que nous pourrions trouver dans un hôpital classique, comme un service d’urgences, un service d’hospitalisation de 40 lits, un service de déchocage de deux lits, une maternité, un service de réanimation, deux blocs opératoires et une salle de réveil, une pharmacie, un laboratoire et une stérilisation. »

D’après le dernier bulletin de surveillance épidémiologique de Santé Publique France, l’hôpital de campagne ESCRIM rapportait 3.216 passages au 9 janvier 2025. Dès le 29 décembre, un dispensaire a été installé en renfort de l’ESCRIM, il a rapporté 1.243 passages au 9 janvier. La majorité des recours sont en lien avec des traumatismes et des troubles digestifs. Un soutien significatif au Centre hospitalier de Mayotte qui a, lui, rapporté près de 5.000 recours aux urgences entre le 14 décembre 2024 et le 12 janvier 2025. Toutefois, le passage de la tempête tropicale Dikeledi sur Mayotte les 11 et 12 janvier a fragilisé l’accès aux soins et la remontée des données de surveillance sur ces 2 jours. L’hôpital de campagne ESCRIM et le dispensaire ont été démontés le 10 janvier en prévision du passage de cette tempête.

Antonin Tabard