Et si la caméra d’un smartphone devenait un dispositif médical ? Demain un simple selfie vidéo permettra de prendre ses constantes vitales. Une innovation qui deviendra réalité d’ici l’automne, grâce à la start-up Quantiq, fondée en 2020 par Alain Habra et Fabien Niel. « On savait qu’on voulait faire de la santé, quelque chose qui fonctionne sur un maximum de dispositifs et en particulier sur un téléphone, confie Alain Habra, co-fondateur et CEO de Quantiq. Aujourd’hui, nous avons un produit en cours de certification “dispositifs médicaux CE classe IIa” pour l’Europe et par la FDA pour le marché américain, qui consiste en une API qui va permettre d’analyser le rythme cardiaque, la fréquence respiratoire, la variabilité cardiaque, le stress et la cohérence cardiaque. »

« Notre application repose sur le principe scientifique de la photo-pléthysmographie, détaille Fabien Niel, co-fondateur et CTO de Quantiq. On sait aujourd’hui que la peau est un peu translucide et qu’on peut voir, à travers, les vaisseaux sanguins. En envoyant une lumière, cette dernière va pénétrer ces couches et être plus ou moins absorbées, et de manière périodique, par le sang. Sur cette base, l’appareil photo du téléphone, comme un oxymètre, pourra capter ces variations et les transformer en informations de constantes. »

Quantiq veut améliorer l’accès aux diagnostics et aux soins

Sur la base d’une étude clinique réalisée auprès de 500 patients dans quatre hôpitaux en France Quantiq a démontré la précision de niveau médical de son dispositif, mais aussi un intérêt médico-économique, puisque ce dernier permettait aux professionnels d’économiser plus de 20 % de leur temps. « Aujourd’hui, nous voyons deux grandes catégories de cas d’usage : la prise de constantes pour interprétation instantanée et la prise de constantes dans le cadre d’une surveillance régulière », explique Alain Habra. La start-up s’est donnée pour mission de réduire les inégalités d’accès aux diagnostics et aux soins en développant une technologie utilisable pour tous et depuis n’importe où. Mise à disposition via une API, la technologie Cobox peut ainsi être facilement et rapidement intégrée aux systèmes informatiques des professionnels du secteur de la santé.

Pour concrétiser et accélérer son potentiel de croissance, Quantiq vient de finaliser un tour pour un financement total de 2,6 millions d’euros auprès, notamment, d’un pool de business Angels et de Bpifrance. Ces moyens permettront, entre autres, de mener à bien trois nouvelles études cliniques pour valider l’intérêt de la technologie et la certifier sur de nouvelles constantes, comme la détection des fibrillations atriales responsables de 30 % des AVC dans le monde, ou encore la mesure du taux d’hémoglobine.

Antonin Tabard