La start-up française Apneal a annoncé ce mercredi 7 février avoir été sélectionnée pour rejoindre le programme européen EIT Health Flagships. À la clé, un accompagnement à hauteur de plus de deux millions d’euros pour accélérer le développement de son dispositif médical logiciel capable de dépister et d’aider au diagnostic de l’apnée du sommeil à partir d’un smartphone. D’après une publication du Lancet, ce syndrome toucherait plus de 900 millions de personnes dans le monde et près de 80 % ne seraient pas diagnostiquées.

« Nous sommes très honorés d’intégrer le prestigieux programme EIT Health Flagships. Nous pouvons désormais compter sur le soutien de partenaires industriels et académiques de premier plan et nous en sommes ravis. C’est une nouvelle étape clé qui nous rapproche encore un peu plus de notre mission : faire du diagnostic du SAS [Syndrome de l’apnée du sommeil, Ndlr] un simple examen de routine et améliorer ainsi la qualité de vie de millions personnes dans le monde », commente Séverin Benizri, cofondateur et CEO d’Apneal.

Apneal facilite le diagnostic de l’apnée du sommeil

Créée en 2021 par Séverin Benizri, Guillaume Cathelain et Bruno Sicre, la start-up de la DeepTech a développé une technologie permettant de réaliser un examen avancé du sommeil à domicile, avec une précision diagnostique et en n’utilisant que le smartphone du patient fixé au thorax à l’aide d’un bandage adhésif. Grâce aux capteurs basiques du smartphone, comme l’accéléromètre, le gyroscope ou encore le micro, l’application enregistre les mouvements et les sons respiratoires patients qui sont ensuite transformés par une intelligence artificielle en signaux équivalents à ceux d’un examen clinique avancé et permettant de détecter automatiquement les évènements cardiaques et respiratoires. Ces derniers sont ensuite synthétisés sous la forme d’un rapport d’examen et transmis au professionnel de santé via un dashboard ergonomique.

Afin de valider la technologie pour obtenir un marquage CE, la start-up a mené en 2022 une première étude avec les médecins spécialistes du sommeil de l’Hôpital Bichat sur 46 patients : « Cette étude a démontré notre capacité à estimer l’indice d’apnée hypopnée (perturbations respiratoires pendant le sommeil) des patients avec une corrélation de près de 90 % avec celle mesurée en polysomnographie. Les capteurs embarqués dans les smartphones sont en effet très précis », explique Guillaume Cathelain, cofondateur et CTO d’Apneal. Avec cette preuve de concept, la start-up a, depuis, lancé une étude clinique sur 500 patients en Europe.

Antonin Tabard