La Fondation Vaincre Alzheimer a présenté son rapport de la recherche, jeudi 12 septembre, depuis l’Académie nationale de médecine. L’occasion de faire un focus sur le diagnostic… « Les données épidémiologiques, et même les données de registres de santé, montrent qu’actuellement 50 % des malades d’Alzheimer ne sont pas ou son mal diagnostiqués »,observe le docteur Maï Panchal, directrice générale et scientifique de la Fondation Vaincre Alzheimer.

Un constat demeure, pour Maï Panchal : « Il est difficile pour l’instant de passer des tests diagnostiques en médecine générale. Ce sont des tests longs avec plusieurs questions, qui nécessitent un timing bien serré où chaque question doit être mesurée. Et finalement, les patients sont trop souvent diagnostiqués tardivement. » Pourtant, les avancées récentes en matière de thérapie, et plus particulièrement les nouvelles immunothérapies, ciblent les stades précoces de la maladie d’Alzheimer.

L’innovation au service du diagnostic

Pour avoir un diagnostic le plus tôt possible et ainsi espérer qu’un plus grand nombre de patients puissent bénéficier des avancées thérapeutiques, les professionnels du secteur innovent. « On essaie de redonner une place centrale aux médecins généralistes dans le repérage des premiers troubles neuro-cognitifs », confie-t-elle. Des applications digitales ont ainsi été développées pour permettre aux généralistes de repérer plus facilement et sans biais les premiers troubles.

Entre autres attentes de la part de la profession, l’arrivée des biomarqueurs sanguins. « Ça va révolutionner le parcours diagnostique et le fluidifier, reconnaît le docteur Maï Panchal. Ces derniers permettront en effet, grâce à une prise de sang, de montrer chez le patient s’il y a déjà un caractère pathologique qui pourrait faire penser à une maladie d’Alzheimer. »

Des avancées majeures mises en lumière par la Fondation Vaincre Alzheimer

Pour diagnostiquer la maladie le plus tôt possible, certaines méthodes basées sur l’électroencéphalogramme permettront, dans la phase la plus silencieuse de la maladie, de voir des petits changements subtils qui annonceraient un début d’Alzheimer. « On a d’autres imageries qui se mettent en place, comme une imagerie rétinienne qui permettrait, par une image de la rétine, de commencer à voir des changements et de détecter des premiers signes. On peut ainsi imaginer, à long terme, qu’un simple examen en centre d’ophtalmologie pourrait permettre d’envoyer le patient vers un centre expert et ainsi fluidifier un parcours diagnostique actuellement complexe et long », détaille la directrice générale et scientifique de la Fondation Vaincre Alzheimer.

Antonin Tabard