ESMO 2024 : l’immunothérapie en réponse au cancer du poumon ?

À peine plus de trois mois après la réunion annuelle de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO), c’est au tour de la Société européenne d’oncologie médicale de se réunir. Depuis vendredi 13 septembre et ce jusqu’au mardi 17 septembre, la communauté mondiale en cancérologie est réunie à Barcelone, en Espagne, pour partager leurs résultats les plus prometteurs et leurs expertises pour accélérer le combat contre les cancers. Dans la continuité des travaux présentés à Chicago, le cancer du poumon reste à l’honneur de ce rendez-vous européen.

Le rendez-vous annuel de la Société européenne d’oncologie médicale (ESMO) se tenait cette année à Barcelone du 13 au 17 septembre. (Crédit : capture d’écran)

Présent pour l’occasion, l’Institut Curie, par le voix du professeur Nicolas Girard, chef du département d’oncologie médicale, a présenté les résultats de ses travaux sur la combinaison de deux immunothérapies, en plus d’une chimiothérapie, dans le traitement du cancer du poumon. l’équipe de recherche est partie d’une hypothèse : Les immunothérapies de demain pourraient-elles agir simultanément sur plusieurs voies du système immunitaire pour rendre des traitements anti-cancéreux plus efficaces ?

Une combinaison inédite d’immunothérapies présentée à l’ESMO 2024

« Si l’immunothérapie a d’ores et déjà transformé la prise en charge de nos patients ces dernières années, de nombreuses pistes sont explorées, notamment à l’Institut Curie, pour optimiser sans relâche ces stratégies thérapeutiques. Dans ce sens, les résultats positifs que nous présentons à l’ESMO préfigurent l’immunothérapie de demain et nous montrent qu’il faut poursuivre cette stratégie d’agir sur plusieurs voies de stimulation du système immunitaire », déclare le professeur Nicolas Girard. En effet, une étude de phase 2 randomisée a, pour la première fois dans les cancers du poumon non à petites cellules métastatiques, permis d’évaluer l’association du relatlimab (un anticorps anti-LAG 3) et du nivolumab (un anticorps anti-PD1) en plus d’une chimiothérapie. Les résultats ont montré que l’administration de deux immunothérapies et d’une chimiothérapie augmente et prolonge la réponse antitumorale.

« Nous allons désormais lancer l’étude de phase 3 pour évaluer cette combinaison d’immunothérapies inédite auprès de patients atteints d’une forme fréquente de cancer du poumon métastatique concernant plus de 15.000 personnes par an en France », complète-t-il. Les résultats présentés ont également démontré une diminution de près de la moitié du risque de rechute, chez les patients qui ont reçu la combinaison d’immunothérapies et la chimiothérapie (présentant le marqueur PDL1 et une histologie non squameuse).

Antonin Tabard