ASCO 2024 : de nouveaux espoirs dans la lutte contre le cancer du poumon

Il s’agit du rendez-vous annuel de l’oncologie, l’ASCO – pour American Society of Clinical Oncology – réunissait cette année encore quelque 40.000 oncologues du monde entier, du 31 mai au 4 juin, à Chicago. L’occasion de présenter les résultats de pas moins de 130 études sur plus de 25 types de cancers. Soit autant de nouvelles thérapies innovantes pour redonner espoir dans la lutte contre le cancer. Entre autres actualités de cet ASCO 2024, des résultats particulièrement prometteurs contre plusieurs formes de cancers du poumon ont été présentés, notamment lors de la célèbre session plénière.

L’ASCO 2024 se tenait à Chicago, du 31 mai au 4 juin. (Crédit : Institut Curie)

« Que d’actualités ont été partagées cette année, notamment pour faire avancer la prise en charge des cancers du poumon avec mutations oncogéniques, a réagi Reda Guiha, président de Pfizer France, depuis Chicago. Il y a 30 ans, l’idée d’un monde sans cancer n’était qu’un rêve. Aujourd’hui, les avancées scientifiques mêlées aux nouvelles technologies nous rapprochent de cette réalité. Dans la lutte contre le cancer, le travail de collaboration est essentiel, et un évènement comme l’ASCO est là, chaque année, pour nous le montrer. »

De nouvelles thérapies innovantes présentées à l’ASCO 2024

« L’utilisation de l’immunothérapie en situation néoadjuvante est une tendance qui est croissante et lourde en oncologie, qui se propose d’administrer des anticorps encore plus tôt en essayant de voir si l’administration précoce avant le geste chirurgical est supérieure, inférieure ou équivalente à une administration adjuvante en post-opératoire. C’est intéressant parce que les études converges pour indiquer que la stimulation précoce du système immunitaire pourrait avoir un avantage en permettant peut-être de mieux éduquer le système immunitaire pour sa capacité à reconnaître les cellules tumorales », reconnaît le professeur Jean-Yves Blay, président d’Unicancer et directeur général du Centre Léon Bérard, à Lyon.

Parmi les avancées scientifiques présentées, l’immunothérapie pourrait bien changer la donne dans la lutte contre le cancer du poumon. En effet, une étude sur le durvalumab a montré que ce traitement par immunothérapie, administré après la combinaison de traitements par chimiothérapie et radiothérapie, réduisait de 27 % le risque de décès chez les patients atteints d’une forme très agressive de cancer du poumon, le cancer à petites cellules à stade limité (non métastatique). Le taux de survie global sur 36 mois était quant à lui d’environ 57 %, contre 48 % dans le groupe de patients ayant reçu un placebo. Une innovation majeure alors que le traitement standard n’a pas changé de manière significative depuis les années 1980.

Autre résultat, celui de l’osimertinib, un inhibiteur prescrit après chimiothérapie chez des patients présentant un cancer du poumon non à petites cellules causé par une mutation du récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR). L’essai international de phase III a en effet montré que l’osimertinib a considérablement amélioré la survie sans progression par rapport au placebo, avec une médiane observée à 39 mois dans le groupe osimertinib contre six mois dans le groupe placebo.Par ailleurs, dans le groupe osimertinib, 74 % des participants n’ont pas eu de croissance du cancer après 12 mois et 65 % n’ont pas eu de croissance du cancer après 24 mois, contre, respectivement, 22 % et 13 % dans le groupe placebo.

Antonin Tabard