Le Leem lance son plan d’actions pour un bon usage des médicaments

Près de la moitié des personnes âgées de plus de 65 ans prennent au moins cinq molécules par jour, un seuil au-delà duquel les survenues d’un évènement indésirable augmente significativement. Une mauvaise utilisation des médicaments serait même à l’origine de plus de 200.000 hospitalisations et d’une dizaine de milliers de décès par an en France. C’est en partant de ce constat que les entreprises du médicament, réunies au sein du Leem, ont souhaité unir leurs forces pour lancer un plan d’actions pour un bon usage des médicaments.

Parmi les actions mises en place par le Leem, une campagne de communication grand public pour sensibiliser les patients et les professionnels de santé sur le bon usage des médicaments. (Crédit : Leem)

« Pour nous, le bon usage du médicament est au cœur de notre métier. En découle d’ailleurs trois enjeux : un enjeu de santé publique, un enjeu économique et un enjeu environnemental », souligne Thierry Hulot, président du Leem et PDG de Merck France.

Un plan d’actions triennal financé par le Leem

« Nous avons pris un engagement auprès du Gouvernement, dans le cadre du PLFSS 2024 (projet de loi de financement de la Sécurité sociale, Ndlr) : réduire le volume de médicaments et permettre une économie de 300 millions d’euros, détaille Eric Baseilhac, directeur des affaires économiques et internationales du Leem. Une observation toutefois : la France n’est plus championne d’Europe de consommation de médicaments depuis 2008. Nous sommes même passés de 52 boîtes par habitant et par an à 42 en 2010. »

Ce programme financé par le Leem s’articule ainsi autour de quatre actions déployées à partir de ce mois de juin. Dès le 9 juin, une campagne de sensibilisation des aidants et des patients sera lancée dans les titres de presse quotidienne et hebdomadaire régionale, ainsi qu’à travers des spots publicitaires en télévision. Par ailleurs, un programme de sensibilisation et d’information sera envoyé aux médecins via six newsletters par Vidal sur les 12 prochains mois. Des formations en ligne sur Vidal Campus seront aussi proposées dès le mois de septembre à quelques 125.000 médecins. Enfin, le Leem financera l’introduction dans les logiciels d’aide à la prescription des médecins généralistes de systèmes de notification pour les patients âgés de plus de 65 ans et polymédiqués.

Sensibiliser les professionnels de santé

« Tous ces médicaments sont parfois nécessaires et peuvent être tous justifiés, reconnaît le docteur Paul Frappé, président du Collège de médecine générale. L’objectif n’est pas de systématiquement arrêter des traitements, mais bien de travailler tous ensemble pour viser le bon traitement à diminuer. » Pour Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, le pharmacien doit avoir un rôle de conseil et d’accompagnement des patients dans leur prise de médicaments : « Les pharmaciens font déjà des bilans de médication avec leurs patients. Il faut prendre le temps de se coordonner et d’échanger entre professionnels sur nos patients. Le médicament n’est pas un produit de consommation comme les autres. »

Si 2024 se concentrera sur les personnes âgées de plus de 65 ans, 2025 sera consacrée à la lutte contre l’antibiorésistance, avant de s’attaquer à la lutte contre le gaspillage.

Antonin Tabard