La thérapie par ultrasons pour éviter le remplacement des valves cardiaques

Alors que le traitement des maladies des valves cardiaques repose actuellement sur le remplacement de la valve dysfonctionnelle par une prothèse artificielle, une nouvelle étude dont les résultats ont été publiés dans The Lancet a démontré l’efficacité clinique d’une thérapie par ultrasons focalisés “non invasive”.

Une thérapie par ultrasons non invasive aurait montré son efficacité dans le traitement des maladies des valves cardiaques. (Crédit : AdobeStock)

Dans un récent communiqué, l’inserm explique que « Notre cœur bat environ 70 fois par minute au repos soit plus de 100.000 fois par jour. Il propulse le sang dans l’organisme à raison de quatre à cinq litres par minute. C’est pourquoi avec l’âge, le cœur vieillit, les artères et les valves peuvent s’abîmer. Plus de 10 millions de personnes sont atteintes de rétrécissement aortique calcifié en Europe et aux États-Unis, dont deux millions de cas sévères notamment chez les personnes âgées ».

Cette thérapie par ultrasons permettra de traiter plus de patients

Mené par un groupe de chercheurs issus de laboratoires communs à l’Inserm, à l’ESPCI Paris, au CNRS et à Université Paris Cité, en étroite collaboration avec la start-up Cardiawave – spin off de l’Hôpital européen Georges Pompidou et du laboratoire Physique pour la médecine Paris -, cet essai clinique a été réalisé sur un échantillon de 40 patients et a permis d’améliorer significativement la santé de ces derniers.

« Ces résultats prometteurs représentent un changement de paradigme pour le traitement du rétrécissement aortique calcifié », explique Emmanuel Fessas, investigateur principal de l’étude clinique. « Ils montrent que cette approche innovante est faisable et sûre, et a permis d’améliorer de façon significative les paramètres hémodynamiques et cliniques ainsi que la qualité de vie des patients participant à l’essai clinique », ajoute Mickaël Tanter, directeur de recherche Inserm au laboratoire Physique pour la médecine à Paris.

Une alternative à l’intervention chirurgicale ?

« Si son efficacité est confirmée, cette technologie pourrait représenter un immense espoir pour des millions de patients souffrant de formes sévères de RAC [rétrécissement aortique calcifié, Ndlr] et qui se trouvent actuellement dans une impasse thérapeutique », détaille Mathieu Pernot, directeur de recherche Inserm au sein du laboratoire Physique pour la médecine. En effet, ce traitement éviterait le remplacement de la valve dysfonctionnelle par une prothèse artificielle, solution qui ne pouvait être proposer à un nombre non négligeable de patients qui n’étaient plus éligibles en raison de comorbidités sévères et d’une espérance de vie limitée.

Antonin Tabard