Les entreprises du médicament veulent décarboner l’industrie pharmaceutique

Le Leem vient de dévoiler les engagements du secteur pharmaceutique pour contribuer à la transition écologique en France. L’organisation professionnelle qui regroupe les entreprises du médicament confirme en effet la publication d’un plan de décarbonation et d’une feuille de route 3R (réduction, réemploi et recyclage) en phase avec les objectifs nationaux de sortie du plastique à usage unique à horizon 2040.

Les entreprises du médicament s’engagent à décarboner leurs productions et à réduire les emballages plastiques à usage unique. (Crédit : okskaz/Shutterstock)

En 2022, le Leem réalisait un état des lieux de l’empreinte carbone du secteur pharmaceutique. Les résultats sont sans appel : l’empreinte carbone des entreprises sur toute la chaîne de valeur est estimée à 26,3 millions de tonnes équivalent CO2.

Les entreprises du médicament alignées avec les objectifs de l’Accord de Paris

Après avoir identifié les principaux gisement d’émissions carbonées, l’organisation professionnelle a fixé des objectifs de réduction d’émission de CO2 alignés avec les objectifs de l’Accord de Paris. Parmi ses engagements, les entreprises du médicament visent une baisse de 50% des émissions de CO2 à horizon 2030 sur les scopes 1 et 2 (à savoir les émissions directement liées à la fabrication du produit mais aussi aux consommations d’énergie nécessaires à sa fabrication), aussi bien sur le périmètre de la production que sur celui de la consommation de médicaments. Concernant le scope 3 qui regroupe toutes les autres émissions qui ne sont pas liées directement à la fabrication du produit mais à d’autres étapes du cycle de vie du produit, les entreprises du médicament s’engagent à réduire de 25% les émissions de CO2.

Un plan ambitieux de décarbonation

« Pour atteindre ces objectifs, plusieurs leviers d’actions priorisés en termes d’impact, ont été définis, détaille le Leem. Ce plan de décarbonation vient compléter les travaux engagés dans le cadre du Comité stratégique de filière pour les industries de santé. Se fixer de tels objectifs, c’est innover sur des process extrêmement exigeants, tout en garantissant la sécurité des patients et leur accès aux traitements, notre première responsabilité. »

Un second grand chantier est ouvert pour répondre aux objectifs nationaux de réduction des emballages plastiques à usage unique, fixés par la loi Anti-gaspillage pour une économie circulaire. « Les plastiques utilisés dans les blisters, tubes et flacons représentent près de 17 millions de tonnes, soit 27% des emballages ménagers de médicaments en France », reconnaît le Leem. Pourtant, l’utilisation des plastiques répond souvent à des normes réglementaires et au respect de bonnes pratiques de production reconnues sur le plan international. Pour répondre à l’appel de l’Ademe et avec l’aide des fournisseurs d’emballages, le Leem a retenu des solutions à horizon 2025, 2030, 2040. La substitution de 100% des blisters mono PVC/aluminium par des blisters recyclables est notamment engagée à horizon 2030 pour les médicaments nécessitant les propriétés barrières les plus faibles. Des travaux de R&D communs seront aussi initiés pour développer des blisters en papier thermoformé à horizon 2040.

Antonin Tabard