Parmi les cancers pédiatriques, si le neuroblastome représente environ 10 % des tumeurs solides de l’enfant de moins de 15 ans – soit 130 à 150 nouveaux cas par an en France – il s’agit de la tumeur maligne du nourrisson la plus fréquente. En effet, 50 % des enfants touchés ont moins d’un an, et dans 90 % des cas, la maladie se déclare avant l’âge de cinq ans. Face à ce constat, les recherches se poursuivent pour trouver de nouvelles voies thérapeutiques. C’est notamment le cas au centre de lutte contre le cancer Léon Bérard, où l’équipe de recherche “Sénescence cellulaire, cancer et vieillissement” du Centre de recherche en cancérologie de Lyon a récemment mis en lumière une découverte qui pourrait permettre de développer une nouvelle stratégie thérapeutique.

« Les chercheurs de l’équipe du docteur David Bernard, et en particulier Nadine Martin, ont identifié un nouveau mécanisme de sauvegarde qui implique la communication entre les deux usines situées à l’intérieur des cellules, que sont les mitochondries et le réticulum endoplasmique. Dans de nombreux types de cancers ce mécanisme est perdu et non-réactivable », explique le Centre Léon Bérard dans un communiqué.

Cancers pédiatriques : une découverte qui donne espoir dans la lutte contre le neuroblastome

Si, dans de nombreux types de cancers, ce mécanisme est perdu, dans quelques cas comme les neuroblastomes les plus agressifs, il pourrait être réactivable : « Grâce à cette découverte on sait qu’une molécule pourrait permettre de réactiver le mécanisme de sauvegarde identifié et ainsi combattre ce cancer. » Objectif ? Continuer à faire la preuve de concept de cette découverte dans des modèles plus pertinents, dans d’autres types de tumeurs pédiatriques et aussi identifier des premières molécules compatibles avec la clinique.

Labellisée par la Ligue nationale contre le cancer, l’équipe de David Bernard a reçu le soutien d’Enfants Cancers Santé, de l’Association Hubert Gouin et des nombreux donateurs du Centre Léon Bérard. En s’intéressant à tous types de cancers, la particularité de l’équipe “Sénescence cellulaire, cancer et vieillissement” réside dans le fait de pouvoir se concentrer sur l’origine du cancer en cherchant ainsi à identifier des mécanismes clés qui empêchent normalement la formation des tumeurs malignes et qui sont altérés lors de ce processus, pour proposer, à terme, de nouvelles options thérapeutiques.

Antonin Tabard