Alors que le secteur des dispositifs médicaux numériques est aujourd’hui en forte croissance, Klava Innovation développe, depuis maintenant trois ans, le premier traitement numérique destiné au sevrage tabagique. D’après les derniers chiffres de l’OCDE, la lutte contre le tabagisme pourrait éviter quatre millions de maladies chroniques et 578 millions d’euros de dépenses de santé, en France. La start-up française s’est fixée pour objectif de mettre sa solution Quitoxil à la disposition des 12 millions de fumeurs quotidiens, avec la perspective de devenir un dispositif médical remboursé par la sécurité sociale d’ici à la fin de l’année 2024.

Au travers de son application thérapeutique, Klava Innovation vise à soigner l’addiction, une maladie chronique avec des conséquences néfastes sur la santé de la personne affectée. Pour ce faire, l’équipe fondatrice collabore avec le Professeur Amine Benyamina et son équipe médicale du service d’addictologie de l’AP-HP de Paul Brousse (à Villejuif) : « Les résultats confirment les bénéfices escomptés, sur des milliers d’utilisateurs ayant adopté Quitoxil, le taux de rétention dépasse les 80 % après 30 jours de traitement. » Présenté sous la forme d’une application mobile, ce dispositif devrait prochainement pouvoir être prescrit par des professionnels de santé et être également accessible en pharmacie via un QR code en complément d’une prise en charge usuelle.

Un million d’euros pour développer un médicament numérique aidant au sevrage tabagique

Pour y parvenir, la société fondée par Alexia et Didier Adda vient de boucler une levée de fonds à hauteur d’un million d’euros auprès d’investisseurs qui, pour certains, sont issues du domaine médical. « Nous sommes extrêmement reconnaissants envers nos nouveaux investisseurs qui partagent notre vision et croient en notre potentiel, confie Didier Adda, président fondateur de Klava Innovation. Leur confiance renforce notre détermination à continuer de repousser les limites de l’innovation de rupture en santé et à offrir des solutions efficaces et pérennes à nos patients. Ces nouveaux investisseurs apportent avec eux une expertise et un réseau inestimables, qui seront des atouts précieux pour Klava. Leur soutien financier nous permettra de renforcer nos équipes, d’accélérer nos travaux de recherche et développement, et d’élargir notre portée commerciale. »

À la différence des solutions existantes sur le marché du “bien-être”, Quitoxil est le prolongement d’une consultation. En effet, les différents contenus imbriqués dans l’outil regroupent stratégies et thérapies cognitives et comportementales pratiquées lors d’un rendez-vous médical. Validées cliniquement, ces approches aident le patient à identifier les mécanismes à l’origine de ses difficultés, à expérimenter de nouveaux comportements et à sortir ainsi progressivement de cercles vicieux de la dépendance. Déjà soutenue par plusieurs mutuelles, la start-up compte également intensifier le développement de son système de reconnaissance faciale qui s’appuie sur une intelligence artificielle développée en collaboration avec des experts en addictologie et l’INRIA, pour pouvoir détecter l’état psychologique du patient, évaluer son niveau d’anxiété et anticiper sa propension à retomber dans son addiction.

Antonin Tabard