Un cœur artificiel implanté pour la première fois à Dijon

Le 10 avril dernier, un Bourguignon de 43 ans, souffrant d’insuffisance cardiaque et dont le pronostic vital était engagé à court terme, en attente d’une greffe, s’est vu implanté un cœur totalement artificiel. Une intervention qui a duré près de sept heures et a été réalisée par l’équipe de chirurgie cardiaque du CHU Dijon Bourgogne, dirigée par le professeur Olivier Bouchot.

Le 10 avril dernier, l’équipe de chirurgie cardiaque du CHU Dijon Bourgogne implantait le premier cœur totalement artificiel. (Crédit : ON HEALTH)

« Après deux mois d’hospitalisation, ce patient est rentré à domicile depuis maintenant trois semaines et il va bien, annonce le professeur Olivier Bouchot, chef du service de chirurgie cardiaque, thoracique et vasculaire du CHU Dijon Bourgogne. Il commence à reprendre des activités, de la marche notamment, et l’objectif, c’est qu’il puisse refaire un peu de vélo, en attendant sa transplantation qui devrait avoir lieu dans les prochains mois. »

Le cœur artificiel Aeson de Carmat bientôt sur le marché ?

Cette implantation de cœur artificiel est une première sur la région et elle s’inscrit dans le cadre de l’étude Eficas, qui doit inclure 52 patients à l’échelle nationale avec, pour objectif, de permettre la mise sur le marché de ce dispositif à l’horizon 2025. Actuellement, 23 patients ont déjà pu bénéficier de cette nouvelle technologie proposée dans dix centres hospitaliers (Dijon, Lille, Lyon, Montpellier, Nantes, Rennes, Strasbourg, et trois établissements parisiens). Pour le professionnel de santé, « l’intérêt de ce cœur artificiel complet, c’est qu’il est davantage bio-compatible que les anciennes générations de cœurs artificiels que nous pouvions avoir. Il est aussi plus adaptatif à l’effort, ce qui est très intéressant pour le retour à domicile de patients et leur vie à domicile ».

Aeson, le cœur artificiel développé par l’équipe du professeur Alain Carpentier, chirurgien et cardiologue, directeur scientifique de la société Carmat, avec l’appui de la société Matra, marque en effet une véritable révolution en chirurgie cardiaque, puisque ce dernier ne fonctionne pas avec des pompes bruyantes et lourdes à porter dans un sac à dos, mais avec des batteries d’une autonomie de quatre à cinq heures, beaucoup plus faciles à transporter. La technologie embarquée permet au cœur de s’adapter à l’effort du patient. Enfin, ce dernier est hautement hémocompatible et n’est pas doté de valves mécaniques.

Antonin Tabard