Une équipe du CGFL primée pour ses travaux sur le cancer du côlon

Quelques semaines après avoir reçu le prix du lauréat de l’appel à projets “De la médecine de précision à l’optimisation du parcours de soins pour une expérience patient améliorée” du Fonds Amgen France pour la Science et l’Humain, l’équipe du professeur François Ghiringhelli, du CGFL, s’illustre à nouveau en remportant l’appel à projets In’CaRe d’AstraZeneca France.

Le docteur Nicolas Ozan a remis au professeur François Ghiringhelli et à son équipe, Marion Thibaudin et Caroline Truntzer (à droite sur la photo), le prix de l’appel à projets In’CaRe lancé en 2023 par AstraZeneca France. (Crédit : ON HEALTH)

« Ce n’est, ni plus ni moins, que le témoignage du dynamisme constant et croissant de nos équipes de recherche pour améliorer la prise en charge des patients atteints de cancer », reconnaît le professeur Charles Coutant, directeur général du Centre de lutte contre le cancer Georges-François Leclerc, qui confie allouer 10 % du budget de l’établissement à la recherche, soit quelque 15 millions d’euros.

Le CGFL veut améliorer la prise en charge des patients atteints de cancer du côlon

« Notre projet consiste à faire une nouvelle classification des cancers du côlon pour déterminer si certains cancer du côlon ont des caractéristiques particulières qui permettraient de prédire leur réponse à l’immunothérapie, détaille le professeur François Ghiringhelli, oncologue médical et directeur de l’unité INSERM 1231. L’immunothérapie est un nouveau traitement qui peut être extrêmement efficace, mais malheureusement pas chez tout le monde. Et tout l’enjeu est d’arriver à trouver les malades ayant un cancer du côlon qui auraient des signes caractéristiques permettant de prédire la réponse à l’immunothérapie. »

En somme, aboutir à un test non invasif qui permettrait de déterminer la possibilité de traiter un patient, qui n’aurait pu être traité que par chimiothérapie et chirurgie, par immunothérapie. « Le cancer du côlon est un des cinq cancers les plus fréquents, mais aussi un des plus mortels, rappelle le professeur François Ghiringhelli. Son traitement, au niveau de la maladie métastatique, repose essentiellement sur la chimiothérapie, et malheureusement, il n’y a que 5 % des malades qui peuvent bénéficier d’une immunothérapie. Pour la plus large partie des patients, 95 %, on est confronté au problème que le seul traitement qui existe réside dans l’association de différentes lignes de chimiothérapie et de la chirurgie. »

Plus de 140.000 euros pour financer ce projet

En remportant cet appel à projet, la Plateforme de transfert en biologie cancérologique va bénéficier d’un accompagnement financier de 142.800 euros, souligne le directeur général du CGFL. Des fonds qui vont permettre à l’équipe du professeur François Ghiringhelli d’aller au bout de son projet. Dans le détail, les travaux consisteront à analyser de manière fonctionnelle l’ensemble des quelques 100 tumeurs conservées vivantes de la tumorothèque du CGFL en réalisant des tests avec des traitements par immunothérapie in vitro, avant de réaliser une analyse génomique sur les tumeurs ayant répondu au traitement pour trouver un biomarqueur.

« Depuis toujours, j’ai vite appris qu’on n’allait pas gagner seul contre le cancer », estime Nicolas Ozan, directeur médical oncologie et hématologie pour AstraZeneca France. Le laboratoire avait lancé en 2023 l’appel à projets In’CaRe pour soutenir des projets et des initiatives présentant un intérêt majeur en cancérologie et/ou en hématologie et pourtant sur la recherche en cancérologie ou sur l’amélioration du parcours de soins des patients. Finalement, sur 119 projets, cinq seulement ont été retenus, dont trois sur la recherche (cancer du côlon au CGFL, ou encore mélanome et cancer de l’ovaire) et deux sur les parcours de soins.

Antonin Tabard