Cancer de l’ovaire : de nouvelles pistes thérapeutiques identifiées

Les dernières découvertes de l’Institut Curie et de l’Inserm pourraient bien améliorer le traitement du cancer de l’ovaire. En effet, en explorant pour la première fois les effets de la chimiothérapie sur certaines cellules du micro-environnement tumoral, une équipe de scientifiques menée par le Docteur Fatima Mechta-Grigoriou ont identifié une population de fibroblastes capable d’inhiber l’action anti tumorale de certaines cellules immunitaires même après traitement. Ces résultats, publiés dans Nature Communications, expliqueraient certains mécanismes de résistance à la chimiothérapie chez des patientes atteintes de cancer de l’ovaire et ouvrent la voie à de potentielles applications thérapeutiques anti-cancéreuses.

Une étude menée par l’Institut Curie et l’Inserm a mis en évidence le rôle de certains fibroblastes dans la résistance à la chimiothérapie. De quoi ouvrir la voie à de nouvelles pistes thérapeutiques dans le traitement du cancer de l’ovaire. (Crédit : Yassine Khalfalli – Unsplash)

« Les diverses populations de fibroblastes sont impliquées à différents stades du développement pathologique dans le cancer, mais apparaissent aussi de façon nouvelle et intrigante dans d’autres pathologies, ce qui élargit considérablement notre domaine de recherche », dévoile Fatima Mechta-Grigoriou, directrice adjointe de l’unité Cancer, hétérogénéité, instabilité et plasticité et directrice de l’équipe Stress et cancer à l’Institut Curie.

Comprendre l’effet de la chimiothérapie sur les fibroblastes pour améliorer le traitement du cancer de l’ovaire

Alors que plus de deux cancers de l’ovaire sur trois présentent un pronostic sévère (les cancers de l’ovaire dits “séreux de haut grade”), optimiser les traitements et développer de nouvelles stratégies constituent des enjeux scientifiques et médicaux majeurs, explique l’Institut Curie dans son communiqué : « Comprendre le rôle et l’évolution des fibroblastes associés au cancer pendant la maladie et son traitement est essentiel pour trouver des approches thérapeutiques plus efficaces contre le cancer. » En évaluant l’effet d’un traitement par chimiothérapie sur quatre populations de fibroblastes associés au cancer, l’équipe du Docteur Fatima Mechta-Grigoriou a distingué différentes catégories, parmi lesquelles les néfastes. Si une importante proportion est inactivée à la suite du traitement, une proportion plus variable reste active et impacte le traitement.

En allant plus loin, l’Institut Curie s’est rendu compte que cette population de fibroblastes néfastes bloquaient l’activité anti-tumorale de certaines cellules immunitaires essentielles. « Ces résultats suggèrent qu’une approche thérapeutique ciblant spécifiquement ces fibroblastes néfastes résiduels, en complément d’une chimiothérapie, pourrait augmenter l’activité anti-tumorale des lymphocytes T CD8+ et améliorer le traitement du cancer et le pronostic des patientes », détaille la directrice de l’équipe Stress et cancer.

Antonin Tabard