La start-up EktaH a créé un médicament pour lutter contre l’obésité

Créée en 2021, la start-up EktaH développe actuellement un médicament contre l’obésité en se basant sur les travaux de recherche et les découvertes du Professeur Naim Khan. « Naim Khan avait une maman obèse, et il a décidé de dédier sa vie pour trouver des solutions contre l’obésité », confie Xavier Boidevézi, son associé, aujourd’hui président d’EktaH. Professeur et chercheur à l’université de Bourgogne, Naim Khan a découvert qu’il existait, sur la langue, des récepteurs du goût du gras, et que ces derniers dysfonctionnaient chez les personnes en situation d’obésité.

La start-up dijonnaise EktaH a aujourd’hui développé une molécule permettant de réactiver des récepteurs du goût du gras chez les personnes en situation d’obésité. (Crédit : ON HEALTH)

« Qu’est-ce qu’il s’est dit ? Il a identifié un leurre qui pourrait venir réactiver ces récepteurs en amont de la prise alimentaire et ainsi relancer l’ensemble de l’axe langue-cerveau-intestin, libérer les peptides anorexigènes et donner un sentiment de satiété précoce », détaille Xavier Boidevézi. Objectif ? Réduire la prise alimentaire et finalement le poids corporel.

EktaH espère commercialiser son médicament avant 2030

Financés entre 2017 et 2019 par la SATT Sayens, ces travaux de recherche ont abouti au dépôt de deux brevets en Europe et aux États-Unis, avant d’être transférés de l’académique à l’entreprise. Si une première levée de fonds a permis de valider l’innocuité de la molécule chez l’homme, la start-up dijonnaise cherche aujourd’hui des fonds pour valider l’efficacité de la molécule sur des personnes en situation d’obésité : « Trois millions d’euros nous permettraient de financer cette étude. » L’objectif fixé par la société actuellement hébergée dans les locaux de la faculté des Sciences par l’université de Bourgogne est de lancer la commercialisation de son médicament d’ici 2030.

 

« Le marché de l’obésité concerne 900 millions de personnes dans le monde, un chiffre qui double si on rajoute les personnes en situation de surpoids. Il est aujourd’hui constitué par deux acteurs, Novo Nordisk et Eli Lilly, qui proposent des stylos pré-injectables fournissant la fameuse hormone de satiété. Notre force est de venir réactiver le récepteur au niveau de la langue pour permettre à l’organisme de secréter à nouveau et naturellement cette hormone », explique le président et co-fondateur d’EktaH.

Antonin Tabard