Bientôt un traitement pour soigner les hématomes intracrâniens ?

Il pourrait bien s’agir d’un tournant majeur dans la prise en charge des hématomes intracrâniens. C’est en tout cas comme ça que le voit le Professeur Laurent Spelle, chef du Centre NEURI à l’hôpital Bicêtre – université Paris Saclay. « Notre étude, première étude clinique sur les hématomes sous-suraux chroniques, conduit à un traitement révolutionnaire. Pour la première fois, nous disposons d’un traitement efficace pour aider les médecins à traiter ces patients pour lesquels nous n’avions pas de solution jusqu’à présent », témoigne l’investigateur de l’étude en France.

La première étude clinique sur les hématomes intracrâniens menée notamment à l’hôpital Bicêtre a montré des résultats prometteurs après utilisation du traitement développé par Balt. (Crédit : Centre NEURI / Hôpital Bicêtre – université Paris Saclay)

Créée en 1977 et aujourd’hui un des leaders mondiaux des dispositifs médicaux dans le domaine de la neuroradiologie interventionnelle, Balt a en effet présenté lors de la session de clôture de la dernière conférence internationale sur les accidents vasculaires cérébraux, à Phoenix aux États-Unis, les données préliminaires d’un essai clinique ouvrant la voie à un traitement par embolisation avec un liquide embolie développé par l’entreprise française.

Un traitement liquide pour soigner les hématomes intracrâniens

« Les données initiales sont encourageantes et nous sommes impatients de soumettre l’ensemble des données à la FDA dans le courant de l’année, dans le but d’introduire notre technologie aux États-Unis pour que les médecins puissent traiter cette maladie », déclare Pascal Girin, président – directeur général de Balt. En effet, les premiers résultats de cette études ont montré une amélioration significative du traitement actuel de l’hématome sous-dural chronique, avec des taux faibles de complications.

Fréquents chez les personnes âgées, les hématomes sous-duraux chroniques sont une sources importante de mortalité et de morbidité. Leur incidence est en constante augmentation en raison du vieillissement de la population et de l’emploi plus fréquent de traitements fluidifiants sanguins. Enfin, le risque de récidive après chirurgie est estimé entre 20 et 30 % et, à ce jour, il n’existait aucun traitement permettant d’éviter cette récidive. « Je suis très fier que Balt soit la première société à avoir lancé et finalisé le recrutement de cet essai clinique sur cette pathologie qui touche de nombreux patients dans le monde entier », confie Pascal Girin. Au total, 32 centres ont participé à cette première étude, dont 25 aux États-Unis et quatre en France, à savoir les CHU de Caen et de Reims et les hôpitaux Bicêtre et de la Pitié, de l’AP-HP.

Antonin Tabard