France 2030 : 170 millions d’euros pour développer l’innovation en prévention

« La prévention est un sujet qui nous concerne tous, individuellement, mais aussi collectivement. C’est d’ailleurs un sujet qui me tient particulièrement à cœur et que je porte depuis des années », affirme Lise Alter. La directrice générale de l’Agence de l’Innovation en Santé, chargée de piloter et de coordonner le volet santé du plan France 2030, a présenté mercredi 28 août la toute première étape de la nouvelle stratégie “innovation en prévention”. Au total, 170 millions d’euros seront mobilisés pour accompagner le développement de nouvelles innovations au service de la prévention en santé.

La directrice générale de l’Agence de l’innovation en santé Lise Alter (au centre de la photo) a dévoilé, mercredi 28 août, la nouvelle stratégie “innovation en prévention”. (Crédit : ON HEALTH)

« Cette stratégie d’accélération en matière de prévention a vocation à venir compléter l’arsenal d’outils déjà existants », souligne Lise Alter. « Elle s’inscrit dans un continuum de l’amont à l’aval », complète Julie Lagrave, de la Direction générale de l’offre de soins. En effet, dans le détail, cette stratégie sera déclinée en trois volets, détaille la directrice générale de l’Agence de l’Innovation en Santé : « Un volet amont, doté d’une enveloppe de 50 millions d’euros pour accompagner la recherche en matière de prévention, un volet central qui consistera démontrer de la valeur en matière de prévention et qui sera doté d’une enveloppe de 100 millions d’euros, et enfin, un volet aval pour mettre en place une filière industrielle. »

La prévention, un enjeu de santé publique

« Il faut savoir qu’il y a un véritable enjeu, puisque 100.000 décès pourraient être évités chaque année grâce à la prévention, rappelle Philippe Guilbert de la Direction générale de la santé. En France, l’espérance de vie en bonne santé est moins bonne que dans les autres pays d’Europe… Alors qu’on sait qu’en agissant sur le tabac, l’alcool, l’alimentation et l’activité physique, on peut agir sur les trois principales pathologies qui représentent aujourd’hui plus de 50 % des dépenses de l’Assurance maladie. »

Cette stratégie, lancée par les ministères de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, du Travail, de la Santé et des Solidarités, et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, avec l’Agence de l’Innovation en Santé et le Secrétariat général pour l’investissement, sera pilotée par l’AIS en lien avec les administrations concernées, à l’image des directions générales de la santé, de l’offre de soins, et des entreprises, ou encore la délégation du numérique en santé.

Un premier appel à projets ouvert

Un premier appel à projets “Challenge prévention : démonstration de la valeur des innovations en vie réelle” est ouvert. Doté de 100 millions d’euros, il est piloté par Bpifrance et fera l’objet de plusieurs relèves, dont quatre sont programmées d’ici 2026. les projets retenus seront financées sur une période allant de 12 à 48 mois maximum, pour une assiette de dépenses prévue entre cinq et dix millions d’euros.

« Cet appel à projets sera orienté autour de huit thématiques de santé prioritaires : la lutte contre l’infertilité, la santé de l’enfant, la santé mentale, la prévention de la perte d’autonomie, les maladies chroniques, la promotion des comportements favorables à la santé, la vaccination et la prévention des maladies infectieuses et enfin, les maladies rares », détaille Florie Fillol, responsable de l’accompagnement des projets au sein de l’Agence de l’innovation en santé.