Septembre Rouge : un mois pour sensibiliser aux cancers du sang

Fin de l’été, septembre sonne la reprise et avec elle, son lot d’opérations de sensibilisation et de prévention. Ce mois de septembre est d’ailleurs l’occasion de sensibiliser à deux causes, les cancers pédiatriques avec Septembre en Or et les cancers du sang avec Septembre Rouge. Ces derniers représentent beaucoup de patients : « Avec 45.000 nouveaux cas par an en France, il s’agit là de la troisième famille de cancers en terme de fréquence sur le territoire », détaille le professeur Jean-Jacques Kiladjian, hématologue à l’Hôpital Saint-Louis, à Paris.

Chaque année depuis la première édition de Septembre Rouge, le château de Cheverny s’éclaire de rouge pour sensibiliser aux cancers du sang. (Crédit : Association Vivre avec une NMP)

« Les cancers du sang regroupent des entités et des maladies très différentes, avec des présentations et des diagnostics très différents, des conséquences pour les patients en terme de symptômes extrêmement variables et aussi des pronostics très différents avec des maladies dramatiques et foudroyantes comme certaines formes de leucémies aiguës, jusqu’à des maladies plus chroniques comme par exemple dans les NMP [néoplasie myeloproliférative, comme la myélofribose, la maladie de Vaquez ou encore la thrombocytémie essentielle, NDLR] », complète-t-il.

Cancers du sang, un diagnostic tardif

Si le diagnostic peut en partie reposer sur une numération de formules sanguines, le professeur Jean-Jacques Kiladjian souligne l’importance de la part des médecins et plus particulièrement des médecins généralistes de penser à ces diagnostics et d’envoyer les patients se faire dépister dans des centres d’hématologie : « d’y penser assez tôt permettra d’éviter les complications qui s’accumulent au fil du temps. »

Côté innovation, l’hématologue confirme les progrès réalisés : « L’hématologie en France est très organisée, notamment sur le volet de la recherche avec des centres d’investigations cliniques labellisés par l’Inserm et des centres labellisés par l’Institut national du cancer, dits Clip2. » De quoi permettre à la France d’être innovante dans la prise en charge des cancers du sang, avec l’explosion, par exemple, des traitements en immunothérapie avec des cellules CAR-T et des anticorps monoclonaux, mais aussi avec des thérapies ciblées et médecine de précision. « Sur les NMP notamment, on profite de l’explosion de ces immunothérapies, on vient d’ailleurs en France de traiter le premier patient porteur de myélofibrose avec un anticorps monoclonal bi-spécifique. Nous avons aussi beaucoup de nouvelles pistes thérapeutiques qui viennent de nos études in vitro et de nos modèles animaux et qui donnent lieu à des essais précoces qui donnent beaucoup d’espoir pour les patients. »

Antonin Tabard