La recherche clinique en soins primaires se structure en France

L’infrastructure de recherche clinique F-CRIN (French clinical research infrastructure network) vient de labelliser son vingtième réseau de recherche clinique, le réseau multidisciplinaire universitaire de recherche en soins primaires MUST. Une réponse apportée face à l’enjeu fondamental de la recherche clinique en soins primaires pour améliorer la qualité des soins, répondre aux besoins des patients et renforcer l’efficacité du système de santé.

Médecins généralistes, pharmaciens, kinésithérapeutes, infirmiers, ou encore auxiliaires médicaux, ces acteurs de premier recours peuvent jouer un rôle crucial dans l’amélioration des pratiques médicales et l’efficacité du système de santé, à condition que la recherche clinique en soins primaires se structure. (Crédit : Illustration/F-CRIN)

« La recherche est puissante dans les hôpitaux, mais émergente, avec un fort potentiel, en soins primaires. Avec MUST, nous voulons donner aux acteurs des soins primaires souhaitant s’investir dans la recherche, les moyens de développer leurs projets auprès de leurs patients de ville et d’inclure ces patients dans des essais cliniques à un stade précoce, dans une démarche de prévention », explique le Professeur Cédric Rat, médecin généraliste, directeur du pôle fédératif des soins primaires et du département de médecine générale de la faculté de médecine de Nantes.

La recherche clinique en soins primaires, un outil pour améliorer les pratiques médicales et l’efficacité du système de santé

Porté par le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) et coordonné par les professeurs Julie Dupouy et Cédric Rat, le réseau F-CRIN MUST a pour ambition de développer la recherche au sein des maisons et centres de santé, au plus près des patients. Son objectif ? Structurer, coordonner et donner les moyens aux structures qui sont impliquées dans des activités de recherche à l’échelle locale et régionale, de collaborer sur des projets nationaux ou internationaux. Actuellement implanté dans les régions Occitanie, Pays de la Loire et Île-de-France, il se déploiera sur le reste de la France d’ici à cinq ans.

« La recherche a besoin d’études au plus près des patients, reconnaît le Professeur Julie Dupouy, médecin généraliste, directrice adjointe du département universitaire de médecine générale de la faculté de santé de Toulouse. Amener la recherche dans les maisons et centres de santé permettra de s’adresser aux pathologies fréquentes à fort impact en termes de santé publique dans le champ de la santé mentale, du sevrage tabagique et des addictions, de la prévention cardiovasculaire, du vieillissement, et d’inclure des patients qui consultent en ville, mais rarement à l’hôpital. Cela pourrait aussi renforcer l’attractivité de la médecine générale. »

L’activité de recherche en soins primaires regroupe les soins de proximité et de premier recours, et joue un rôle crucial dans l’amélioration des pratiques médicales et l’efficacité du système de santé en France. La crise sanitaire du Covid a démontré récemment l’importance de cette première ligne de soins aux patients. Elle permet d’identifier leurs besoins spécifiques, de mieux gérer les maladies chroniques, de développer des stratégies de suivi à long terme et de cibler des interventions cliniques adaptées.

Antonin Tabard