La téléexpertise, solution pour réduire le temps d’accès aux spécialistes ?

Mercredi 12 juillet, le directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS) de Bourgogne-Franche-Comté, Jean-Jacques Coiplet, s’est rendu à la maison de santé de Chablis, dans l’Yonne, pour assister à une démonstration de téléexpertise dans le domaine de la rhumatologie, en lien avec le CHU de Dijon.

Jean-Jacques Coiplet, directeur général de l’ARS BFC, a assisté à une démonstration de téléexpertise depuis l’Yonne. (Crédit : ARS BFC)

« Avec une densité médicale en rhumatologie inférieure ou égale à 50 % de la densité nationale, l’Yonne, comme la Nièvre ou la Haute-Saône, est particulièrement confrontée au manque de médecins dans cette spécialité. Conséquences : de longs délais pour une prise de rendez-vous en ville comme à l’hôpital et parfois des renoncements aux soins, notamment pour les populations qui rencontrent des difficultés de déplacements », explique l’ARS.

La téléexpertise en forte croissance en Bourgogne-Franche-Comté

Pour palier à ce déficit de praticiens sur ces territoires, l’équipe du professeur Paul Ornetti, au CHU de Dijon, a lancé une expérimentation autour de la télérhumatologie en 2019. D’abord accessible dans les départements de la Nièvre et de l’Yonne, le dispositif a depuis été déployé sur l’ensemble du territoire bourguignon, à travers plus de 35 sites, jusqu’en Haute-Marne. Aussi, d’après l’ARS, « depuis quatre ans, plus de 400 avis diagnostiques ou thérapeutiques ont ainsi été rendus dans le large panel de cette discipline essentielle ».

« De manière générale, complète l’Agence régionale de santé, la téléexpertise affiche d’ailleurs une forte croissance en Bourgogne-Franche-Comté. En 2022, l’activité a progressé de 15% par rapport à 2021 avec 15.000 expertises rendues, soit plus de 500 par mois. » L’ARS détaille se mobiliser depuis plusieurs années pour déployer une stratégie de télésanté soutenu par la Conseil régional, avec l’appui opérationnel du Groupement régional d’appui au développement de la e-Santé (GRADeS) : « Cette dynamique a permis un maillage quasi-complet du territoire, où TELMI, une plateforme régionale de télémédecine, est accessible gratuitement à tous les professionnels de santé. Médecins, infirmiers…ils sont aujourd’hui plus de 10.000 à bénéficier des services de cette plateforme, ce qui représente plus de 650 structures (centres hospitaliers, maisons de santé, établissements pour personnes âgées dépendantes, structures pour personnes handicapées, cabinets libéraux ou officines de ville). Au total, 18 spécialités médicales sont disponibles : rhumatologie, mais aussi endocrinologie, pneumologie, cardiologie et dermatologie… »

Antonin Tabard