L’Europe récompense une biotech française pour son alternative aux opioïdes

Tafalgie Therapeutics vient d’intégrer le nouveau programme d’accélération du Conseil européen de l’innovation. Après une sélection sur près d’un an, cette reconnaissance qui récompense les entreprises faisant preuve d’excellence dans le déploiement d’innovations radicales et disruptives va permettre à la biotech marseillaise, spin-off du CNRS et d’Aix-Marseille Université qui a déjà levé 15 millions d’euros, d’obtenir une subvention de 2,5 millions d’euros et un apport en capital de six millions d’euros. Objectif ? Mettre sur le marché un antidouleur alternatif aux opioïdes.

« Nous pourrons aborder dans les meilleures conditions nos prochaines étapes, dont celle décisive et attendue de la démonstration de la preuve d’efficacité de notre traitement chez l’homme », confie Eric Schettini, président de Tafalgie Therapeutics. En effet, cette biotech développe aujourd’hui une technologie qui découle de la découverte des effets antalgiques de la protéine TAFA4, sécrétée naturellement et de manière endogène chez l’homme et tous les mammifères.

Une alternative aux opioïdes fondée sur l’activité d’une protéine endogène

Contrairement aux antidouleurs actuels, cette protéine agirait sur les deux composantes à l’origine de la douleur post-lésionnelle, tant au niveau des cellules neuronales et des fibres nerveuses périphériques qu’au niveau spinal. « TAFA4 est impliqué dans le contrôle de la douleur chez tous les mammifères. Nous avons montré son effet antalgique, ainsi que celui de nos dérivés peptidiques de manière robuste dans toutes nos expérimentations. La même efficacité devrait être observée chez l’homme », précise le docteur Aziz Moqrich, vice-président et responsable scientifique de Tafalgie Therapeutics.

« Nous travaillons désormais à entrer au plus tôt en développement clinique. Chez l’homme, nous viserons tout d’abord à confirmer l’innocuité de notre candidat médicament. Puis nous évaluerons son efficacité antalgique chez les premiers patients traités. Nous sommes tous impatients de voir ces résultats, susceptibles de modifier à terme la prise en charge de la douleur », souligne le professeur Olivier Blin, vice-président et responsable du développement de Tafalgie Therapeutics. Cette accompagnement et ce nouvel apport financier va en effet permettre à la biotech française de préparer son futur essai clinique de phase 1, tout en accélérant le développement de son portefeuille de molécules non-opioïdes pour le traitement des douleurs aiguës et chroniques.

Antonin Tabard