Maladie de Parkinson : un traitement du diabète ralentirait sa progression

Publiée dans le New England Journal of Medicine, une étude clinique vient de montrer l’efficacité d’un traitement du diabète contre la maladie de Parkinson. En effet, le lixisénatide, un médicament développé et commercialisé pour le traitement du diabète de type 2 permettrait de ralentir la progression des symptômes moteurs de cette maladie neuro-évolutive. Dirigée par les professeurs Olivier Rascol, neuro-pharmacologue au CHU de Toulouse, et Wassilios Meissner, neurologue au CHU de Bordeaux, l’étude LixiPark, initiée par le réseaux de recherche clinique NS-Park de F-Crin, a étudié le bénéfice potentiel de ce médicament chez des patients atteints de Parkinson.

Publiée dans le New England Journal of Medicine, l’étude LixiPark a montré l’efficacité d’un traitement du diabète dans le ralentissement de la progression de la maladie de Parkinson. (Crédit : NS-Park/F-Crin)

« Depuis 30 ans, nous tentons de comprendre comment ralentir l’aggravation de la maladie de Parkinson. Dans l’étude LixiPark, nous sommes partis du constat que les sujets diabétiques semblent avoir un risque accru de développer une maladie de Parkinson et que celle-ci semble progresser plus rapidement chez eux », expliquent les professeurs Olivier Rascol et Wassilios Meissner.

Un long processus avant un traitement en routine des patients atteints de la maladie de Parkinson

Pendant un an, les équipes de 21 centres de recherche du réseau français NS-Park ont évalué « en double insu versus placebo » l’efficacité du lixisénatide chez 156 malades volontaires âgés de 40 à 76 ans, au début d’évolution de la maladie. Résultats : après un an de suivi, le groupe ayant reçu le placebo a présenté une aggravation du score global des symptômes moteurs de trois points, alors que le score du groupe traité par le lixisénatide est resté inchangé, sans signe d’aggravation.

« Comme nous l’espérions, nous avons observé un résultat en faveur d’un effet neuroprotecteur. Il s’agit du premier essai clinique multicentrique à large échelle apportant le signal d’efficacité recherché depuis tant d’années. Un résultat véritablement innovant, car nous ne disposons actuellement que de traitements antiparkinsoniens “symptomatiques”, masquant l’expression clinique des signes de la maladie mais dénués d’efficacité sur son origine et son aggravation avec les années », commentent les deux professeurs responsables de l’étude.

Toutefois, l’étude LixiPark ne constitue que la première étape d’un long processus avant un possible traitement « en routine » des patients atteints de la maladie de Parkinson avec des médicaments tels que le lixisénatide. D’autres études seront en effet nécessaires pour confirmer l’efficacité et la sécurité de ce médicament dans cette indication potentielle et mieux en apprécier le rapport bénéfice-risque chez des patients à différents stades de la maladie suivis pendant une durée d’observation supérieure à un an.

Antonin Tabard