Maladies infectieuses émergentes : un enjeu stratégique pour France 2030

Il y a trois ans maintenant, alors que l’épidémie de Covid-19 touchait de plein fouet de nombreux pays, le plan Innovation santé 2030, volet santé de France 2030, identifiait la lutte contre les maladies infectieuses émergentes et les menaces NRBC (nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques) comme une des priorités stratégiques pour la France. Lundi 30 septembre, l’Agence de l’innovation en santé et ses partenaires – l’ANRS Maladies infectieuses émergentes, l’IRD, le CIRAD et l’INRAE – organisaient une journée dédiée, à Montpellier. Objectif ? Mesurer l’avancement des différentes mesures prévues et poser les perspectives des actions qu’il reste à mener pour être prêts à faire face à une nouvelle épidémie.

Le 30 septembre dernier, Lise Alter, présidente de l'Agence de l'innovation en santé, est revenue sur les trois années d'actions pour lutter contre les maladies infectieuses émergentes.
Le 30 septembre dernier, Lise Alter, présidente de l’Agence de l’innovation en santé, est revenue sur les trois années d’actions pour lutter contre les maladies infectieuses émergentes. (Crédit : AIS)

« En renforçant notre préparation systémique aux risques de nouvelles crises sanitaires majeures, notre objectif est de hisser la France sur le podium européen en matière de réponses aux crises, grâce à une stratégie coordonnée axée sur une anticipation proactive », explique l’Agence de l’innovation en santé.

Quatre plateformes créées pour lutter contre les maladies infectieuses émergentes

Afin de capitaliser, mais aussi de consolider et d’étendre ce qui a émergé durant la pandémie de Covid-19, tant sur la surveillance génomique du virus et de ses mutations que sur les vaccins, ou encore sur la recherche clinique, quatre plateformes de démonstration et de validation de contre-mesures ont vu le jour. Retenues en juillet dernier, ces quatre plateformes lauréates vont pouvoir bénéficier du soutien de l’État, à hauteur de 44 millions d’euros.

Déployée pendant la pandémie pour assurer la surveillance génomique et la recherche autour du SARS-CoV-2, la plateforme EMERGEN 2.0 sera étendue à d’autres pathogènes émergents. De son côté, le réseau OPEN-ReMIE aura pour mission principale de préparer et d’organiser la recherche clinique interventionnelle à promotion académique ou industrielle sur les infections émergentes et ré-émergentes, de manière articulée et intégrée avec les réseaux de recherche internationaux. Par ailleurs, la plateforme I-REIVAC Emergence permettra à la France d’être en capacité de conduire des essais vaccinaux, académiques ou industriels, en préparation et en réponse aux crises liées aux maladies infectieuses émergentes. Enfin, le projet OBEPINE+ souhaite construire une plateforme nationale de recherche et de développement en épidémiologie via les eaux usées. Ce dernier s’intègrera dans le dispositif national de prévention contre les futures maladies émergentes infectieuses et pathogènes à haut risque.

Antonin Tabard