Mois sans tabac : arrêter de fumer grâce au laser ?

« Vous n’étiez pas seul pour commencer, vous ne serez pas seul pour arrêter ! » En 2022, en France métropolitaine, plus de trois personnes de 18-75 ans sur dix déclarent fumer (31,8%) et un quart fumer quotidiennement (24,5 %). Face à ces chiffres de Santé Publique France, l’État a choisi de faire du mois de novembre un mois sans tabac. Parmi les différentes innovations mises en place pour stopper cette addiction, le laser… une technique utilisée dans la méthode LaserOstop.

Pour lutter contre le tabac et arrêter de fumer, la méthode LaserOstop repose sur l’utilisation de l’impulsion laser en auriculothérapie. (Crédit : ON HEALTH)

« Cette méthode a été développée dans le cadre du sevrage tabagique au laser et s’appuie sur l’auriculothérapie, pour supprimer la dépendance physique à la nicotine, détaille Dusanka Erceg, directrice générale et praticienne au sein des centres LaserOstop de Bourgogne-Franche-Comté. Pour ce faire, un dispositif de photobiomodulation à peine plus gros qu’un stylo a été développé et breveté par notre groupe. »

Agir sur le système nerveux et la sécrétion de dopamine grâce au laser

« Au départ, j’étais extrêmement dubitatif », confie Pascal Ripes. À 56 ans, cet ancien fonctionnaire aujourd’hui sans activité a déjà arrêté de fumer plusieurs fois, en vain. Après une quarantaine d’année d’addiction, notre témoin s’est remis en question et a cherché à trouver une aide radicale. « La présence du praticien dans un lieu qui m’évoquait toute confiance, un centre hospitalier en l’occurence, m’a fait passé le cap. À la réception de la convocation, j’ai été très surpris par la préconisation de fumer une cigarette 30 minutes avant le rendez-vous. Et finalement, je me suis dit que le laser allait jouer sur le mal en lui-même. »

Si « le laser n’est pas une méthode validée scientifiquement pour l’arrêt du tabac », peut-on lire sur le site Tabac info service, la communauté scientifique reste dubitative sur la question de l’auriculothérapie, une thérapie pourtant reconnue comme médecine traditionnelle par l’Organisation mondiale de la santé depuis 1987. « En apposant une impulsion laser sur certaines zones de l’oreille, nous allons désinformer les nerfs en question pour permettre de repartir sur un système de récompense naturelle, avec une sécrétion de dopamine naturelle », souligne la praticienne. Une méthode qui, si elle agit sur la dépendance physique, n’agit pas sur la dépendance psychologique, et peut-être complétée par un suivi de l’arrêt du tabac.

Antonin Tabard