Aucun nouveau moyen d’accouchement n’avait été développé depuis les années 1950 en obstétrique et le CHU de Besançon fait partie des deux seuls centres dans le monde à pouvoir évaluer les performances du dispositif d’accouchement innovant, l’Odon Assist. Soutenu dans son développement par l’Organisation mondiale de la santé, l’Odon Assist « offre une alternative tout à fait intéressante aux instruments obstétricaux actuellement utilisés », reconnaît le CHU de Besançon qui confie que « les obstétriciens du CHU ont hâte de pouvoir l’utiliser en routine et espèrent qu’il pourra améliorer les conditions d’accouchement dans les pays où l’accès aux soins obstétricaux est limité ».

Encore en cours de développement, ce dispositif d’accouchement permet d’apporter une aide lors des efforts de poussées maternels, grâce à un manchon en plastique, un anneau gonflable et un applicateur. Alternative à la ventouse et au forceps, le médecin vient placer l’anneau gonflable autour de la tête du bébé en prenant appui sur les os du crâne et les parois maternelles. Une fois gonflé, l’anneau reste en place et le médecin peut ainsi faire progresser la tête du bébé dans le bassin maternel grâce aux deux poignées situées aux extrémités du manchon en plastique.

Une première étude en obstétrique et des résultats concluants

Entre décembre 2019 et mai 2021, 2.191 femmes enceintes se sont vue proposer la possibilité de participer à ce projet de recherche au CHU de Besançon et 83 % d’entre elles ont accepté d’être accouchées avec ce dispositif si une aide était nécessaire. Au total, 104 femmes ont finalement été accouchées avec l’Odon Assist avec un taux de succès proche de 90 %. Si aucune césarienne n’a été réalisée, seuls 12 accouchements ont nécessité l’utilisation d’un autre instrument.

« Au CHU de Besançon, il existe une vraie politique de protection périnéale lors de l’accouchement avec une utilisation restrictive de l’épisiotomie, même en cas d’accouchement instrumental. L’utilisation du nouveau dispositif n’a pas modifié les pratiques de l’équipe puisque, 45 % des patientes n’ont présenté aucune lésion périnéale et seulement trois épisiotomies ont été réalisées », observe l’établissement de santé.

Développé par la société Maternal newborn health innovation, qui procède aux démarches règlementaires pour obtenir le marquage CE, l’Odon Assist, ce dispositif a été bien accepté par les obstétriciens et l’équipe bisontine a même décroché un nouveau financement de recherche pour essayer de démontrer qu’il existe un bénéfice pour le nouveau-né.. L’étude devrait débuter cette année et inclura 750 femmes de différents hôpitaux. Enfin, grâce à un financement obtenu auprès du Fonds d’investissement pour le développement, le CHU de Besançon accompagnera un projet conduit en Éthiopie.

Antonin Tabard