Servier s’attaque à une tumeur cérébrale jusqu’alors incurable

Dans son dernier communiqué, Servier annonçait l’acceptation par la FDA (US Food & Drug Administration) du dépôt et de l’examen prioritaire du dossier d’enregistrement pour un nouveau médicament pour le vorasidenib, ainsi que l’acceptation par l’EMA (Agence européenne du médicament) d’une évaluation accélérée de la demande d’autorisation de mise sur le marché du vorasidenib. Une avancée majeure dans le traitement du gliome diffus présentant une mutation d’un gène IDH, une tumeur cérébrale maligne et incurable.

Les collaborateurs de Servier ont développé le vorasidenib, un traitement du gliome diffus présentant une mutation d’un gène IDH. (Crédit : Franck JUERY / Servier)

« Dans le domaine du traitement des gliomes, on observe une stagnation des innovations depuis près d’un quart de siècle, reconnaît le Docteur Susan Pandya, directrice du développement global du métabolisme du cancer, oncologie et immuno-oncologie chez Servier. Le vorasidenib est un médicament qui a spécialement été conçu pour pénétrer la barrière hémato-encéphalique. Il a démontré une efficacité clinique significative, ainsi qu’un profil de sécurité gérable. »

La sixième indication de Servier pour un traitement dans le cancer avec mutation d’un gène IDH

En effet, cette thérapie ciblée innovante, administrée par voie orale, consiste en un double inhibiteur sélectif des enzymes isocitrate déshydrogénases (IDH) 1 et 2 mutées. Ainsi approuvé, le vorasidenib deviendrait une thérapie ciblée dite “first-in-class” pour les patients présentant des gliomes avec une mutation d’un gène IDH. Ce traitement représentera même la sixième indication de Servier approuvée dans les cancers présentant une mutation d’un gène IDH.

« Les résultats probants en termes d’efficacité observés avec le vorasidenib dans le cadre de l’étude Indigo soulignent son fort potentiel à s’imposer en tant que traitement de référence », souligne Claude Bertrand, vice-président exécutif R&D et directeur scientifique chez Servier. L’étude clinique de phase 3 a prouvé que le vorasidenib permettait de réduire le volume tumoral de 2,5 % en moyenne tous les six mois, tandis qu’il augmentait de 13,9 % sur la même durée chez les patients recevant le placebo. Côté agenda, la FDA a fixé la date cible au 20 août et l’approbation de la Commission européenne est prévue au cours du second semestre 2024.

Antonin Tabard