Endométriose : la HAS donne son accord pour la prise en charge de l’Endotest

« C’est une très bonne étape pour tout le monde, et c’est aussi une reconnaissance pour les patientes qui souffrent du fait que leur parole ne soit pas entendue », réagit Yahya El Mir, fondateur et président de Ziwig. La BioTech lyonnaise spécialisée dans l’analyse de l’ARN salivaire avec l’appui de l’intelligence artificielle vient d’obtenir l’accord de la Haute Autorité de Santé pour prendre en charge son test salivaire Endotest dans le cadre du forfait innovation, un dispositif de prise en charge dérogatoire et temporaire qui vise à faciliter l’accès des patients à des technologies innovantes.

Ziwig a mis au point l'Endotest, un test salivaire qui permet de diagnostiquer l'endométriose dès l'apparition des premiers symptômes. (Crédit : Ziwig)
Ziwig a mis au point l’Endotest, un test salivaire qui permet de diagnostiquer l’endométriose dès l’apparition des premiers symptômes. (Crédit : Ziwig)

« Notre volonté initiale était de rendre ce teste accessible partout sur le territoire, au plus grand nombre, tout en nous assurant qu’il soit bien utilisé. Ce forfait innovation nous assure d’une prise en charge complète pour les patientes dans 80 établissements de santé, en France métropolitaine et dans les départements et territoires d’Outre-mer, en lien avec les filières endométriose », explique Yahya El Mir.

Un test salivaire mêlant ARN et IA pour diagnostiquer l’endométriose

« Le diagnostic de l’endométriose peut s’avérer difficile lorsque l’examen clinique en première intention et le bilan d’imagerie en deuxième intention produisent des résultats discordants, explique la Haute Autorité de Santé. L’utilisation d’Endotest pourrait alors éviter aux patientes une coelioscopie, examen invasif qui présente des risques et est parfois inutile. » En effet, avant que les effets de cette maladie systémique soient visibles en imagerie médicale, il peut passer de nombreuses années, explique Ziwig : « On parle d’un diagnostic sur une population ciblée, dans le cadre de la phase précoce de la maladie. »

« Le principe d’Endotest s’appuie sur la technologie ARN, puisqu’on aller chercher, via un prélèvement salivaire, les micro ARN, que l’on va retrouver dans les mécanismes cellulaires et qui sont extrêmement stables à température ambiante, détaille Yahya El Mir. Pour les traduire, nous utilisons ensuite une technique de séquençage nouvelle génération, couplée à l’intelligence artificielle.  L’endométriose n’est pas une maladie gynécologique, mais systémique. C’est pour ça qu’on arrive à la voir à travers l’ARN. » Ziwig attend aujourd’hui un décret du ministère de la Santé pour que les hôpitaux puissent commencer à utiliser l’Endotest. une technologique innovante déjà autorisée dans 21 pays et remboursées dans quatre pays.

Antonin Tabard