Maladie du soda : Levée de fonds record pour Inventiva

Après une période compliquée, Inventiva a annoncé il y a quelques semaines avoir levé 348 millions d’euros. Une levée de fonds record, reconnaît le ministre de l’Industrie Marc Ferracci, en visite à Dijon, qui devrait permettre de financer la fin de l’étude clinique évaluant le lanifibranor dans le traitement de la stéatohépatite non-alcoolique, aussi appelée maladie du foie gras ou encore maladie du soda.

À Daix, Inventiva vient de finaliser une levée de fonds record pour financer l'essai clinique de phase III évaluant son traitement dans la maladie du soda.
À Daix, Inventiva vient de finaliser une levée de fonds record pour financer l’essai clinique de phase III évaluant son traitement dans la maladie du soda. (Crédit : ON HEALTH)

« Le médicament, c’est une industrie qui a besoin de visibilité sur des années et de capitaux très importants. En phase III, les investissements ne se comptent plus en centaines de milliers d’euros, ni même en millions d’euros, mais plutôt en dizaines, voire en centaines de millions d’euros, explique Marc Ferracci. On a besoin d’avoir des tours de table et des investisseurs qui ont les moyens, et pour ça, il faut faire la preuve qu’à la fin, les médicaments vont trouver leur marché. »

Maladie du soda : 10 % de la population mondiale touchée

Si à l’heure actuelle un seul autre traitement existe et vient d’être approuvé par la FDA (autorité de régulation américaine), la NASH toucherait quelque 10 % de la population mondiale. « Le lanifibranor a eu des résultats très bons en phase II sur la NASH, mais aussi sur un certain nombre de paramètres cardio-vasculaires, et notamment relatif à l’insuline, puisqu’une grande partie des patients souffrant de NASH sont aussi diabétiques », détaille Jean Volatier, directeur général adjoint d’Inventiva. La biotech dijonnaise, spin-off d’Abbott, Solvay et Fournier, a déjà inclu plus de 1.100 patients dans son étude NATiV3. La société cotée en bourse sur les marchés français (Euronext) et américain (Nasdaq) espère lancer leur traitement d’ici début 2028.

« Il est vrai que ce n’est pas toujours simple de lever des fonds. Il faut parfois faire levier de certains apports qui, souvent, proviennent de la puissance publique. Il faut aussi réfléchir à la meilleure manière de flécher l’épargne des Français vers les projets industriels et les projets d’innovation. C’est d’ailleurs ce que le Premier ministre Michel Barnier et le ministre de l’Économie Antoine Armand cherchent à faire. Le Premier ministre en a parlé dans sa déclaration de politique générale. L’idée serait d’orienter l’épargne des Français vers des projets d’investissement, à travers des véhicules qui permettraient de constituer des outils de placements financiers pour financer nos projets industriels et nos start-up », nous confiait le ministre délégué en charge de l’Industrie, Marc Ferracci, lors de sa visite jeudi 24 octobre.

Antonin Tabard