Présenté comme un programme thérapeutique mardi 26 mars à PariSanté Campus, Poppins est le premier jeu vidéo thérapeutique validé cliniquement comme un médicament pour les enfants dyslexiques. « Un projet académique mené par Polytechnique et l’AP-HP et fondé sur cinq ans de recherches cliniques en sciences cognitives, pour répondre à notre mission : favoriser l’accessibilité aux soins dans les troubles du neurodéveloppement, en complémentarité des prises en charges traditionnelles », explique François Vonthron, co-fondateur et CEO de la start-up Poppins.

« Les troubles dys sont des troubles du neurodéveloppement aux manifestations multiples, qui apparaissent le plus souvent avant ou lors des premiers apprentissages », rappelle la start-up. En effet, en moyenne, la détection a lieu vers l’âge de six ans pour l’enfant qui devra attendre entre 12 et 24 mois avant de pouvoir accéder à une prise en charge. Le diagnostic est, quant-à-lui, établi en moyenne à l’âge de sept ans et demi, entraînant une prise en charge de 45 minutes par semaines pendant trois ans. « Une prise en charge peu intensive au regard des recommandations du Collège français d’Orthophonie », estime François Vonthron.

Un programme thérapeutique global intégrant parents et enfants dyslexiques

Disponible sur Google Play et App Store, l’application doit intégrer un véritable programme thérapeutique global mené de pair avec les parents. Un suivi parental complet sera ainsi proposé, ainsi qu’un accès à une communauté d’entraide créée avec la Fédération française des Dys et avec des professionnels de santé. L’application en elle-même intègre ainsi des jeux de langage et de rythmique. Son utilisation est conseillée sous forme de sessions, trois à cinq par semaine, composées de dix minutes de jeux de langage écrit et dix minutes de jeux musicaux.

Co-construite avec Ubisoft, cette application permet aux enfants de travailler leur écoute, leur lecture, leur écriture et leur compréhension, tout en s’amusant. Les sept jeux interactifs musicaux permettent quant à eux de mieux anticiper le rythme de la parole, mais aussi l’arrivée des sons pour les traiter correctement. Ils améliorent enfin les connexions cérébrales entre les zones visuelles, auditives et motrices. Accessible sur la base d’un abonnement, les équipes de Poppins espèrent obtenir une prise en charge, d’ici 2025, dans le cadre du dispositif PECAN (Prise en charge anticipée numérique).

Antonin Tabard