Strokelink innove pour combattre l’AVC hémorragique

Si les accidents vasculaires cérébraux étaient encore, en 2023, la principale cause de handicap physique chez les adultes, l’AVC hémorragique, ou hémorragie cérébrale, est non seulement le plus mortel, mais également le moins étudié par rapport à l’AVC ischémique. Il représente pourtant 20 % des AVC et touche chaque année 3,5 millions de personnes dans le monde, dont environ 28.000 en France. Face à ce constat et à l’occasion de la journée mondiale de l’AVC, le réseau de recherche Strokelink (F-CRIN), spécialisé dans l’AVC, a présenté le programme national RHU TIPITCH. Avec un soutien financier de 9,6 millions d’euros, ce programme vise des solutions concrètes pour la prise en charge de l’hémorragie cérébrale, tout en favorisant un accès équitable aux innovations.

Le réseau de recherche Strokelink entend révolutionner la prise en charge de l'AVC hémorragique avec des études innovantes.
Le réseau de recherche Strokelink entend révolutionner la prise en charge de l’AVC hémorragique avec des études innovantes. (Crédit : illustration Strokelink)

« Ce dernier aspect permettra de mieux organiser le parcours de soins des personnes victimes d’une hémorragie cérébrale partout sur le territoire grâce notamment à la forte implication des associations de patients et le soutien du réseau d’infrastructure de recherche clinique française. Cette démarche sera accompagnée de la mise en place d’un registre national pour que chaque patient admis en unité neurovasculaire en France avec une hémorragie cérébrale puisse contribuer à une meilleure connaissance de la maladie », précise le Professeur Charlotte Cordonnier, coordinatrice du réseau et cheffe du service de neurologie et de pathologies neurovasculaires du CHU de Lille.

Des solutions concrètes pour lutter contre l’AVC hémorragique

Porté par des experts en neurologie, hématologie, neuroradiologie, et des chercheurs des CHU de Lille, Tours, Toulouse, Limoges, Nancy, de l’Inserm et de l’université de Lille, ainsi que de deux partenaires industriels, Balt et Op2lysis, le programme TIPITCH vise à inclure 471 patients dans des études cliniques d’ici les cinq prochaines années : « Actuellement, nous sommes à l’étape de rédaction des protocoles et de déclaration aux autorités compétentes. Côté recherche fondamentale, nous avons commencé les preuves de concept », complète Charlotte Cordonnier.

L’objectif de ce programme est de proposer des solutions concrètes pour arrêter le saignement, évacuer le sang accumulé dans le cerveau et réduire l’inflammation. Pour ce faire, le consortium va notamment développer un dispositif endovasculaire pour colmater la brèche du vaisseau lésé avec une approche de navigation à l’intérieur des vaisseaux. Des techniques mini-invasives pourront être utilisées pour éliminer les résidus de l’hémorragie, et enfin, un médicament sera administré pour diminuer l’inflammation et la sévérité du handicap.

À l’échelle internationale, le réseau Strokelink participe également à l’étude TICHI3-Fr (80 patients inclus à ce jour), pour évaluer l’efficacité de l’acide tranexamique, une molécule qui développe une action antihémorragique et qui pourrait ainsi favoriser l’arrêt de l’expansion du saignement au cours des 4h30 suivant le début des signes cliniques d’un AVC hémorragique.

Antonin Tabard