Un médicament contre la résistance aux antibiotiques, info ou intox ?

Pour combattre la désinformation et rendre la parole à la science, l’Inserm a lancé sa série destinée à valoriser la parole scientifique : Canal Détox. C’est par ce biais que l’Institut national de la santé et de la recherche médicale a souhaité revenir sur une actualité qui a fait la Une. Il y a quelques semaines, plusieurs articles de la presse international rapportaient en effet les résultats préliminaires d’une étude portant sur la découverte d’un nouvel antibiotique… résultats qui n’ont pourtant pas encore fait l’objet de publications dans une revue scientifique.

En 2015, des recherches similaires sur la résistance aux antibiotiques avaient abouti au développement d’un nouvel traitement appelé teixobactine. (Crédit : DR)

« Appelé clovibactine, celui-ci est décrit comme efficace contre plusieurs espèces bactériennes, sans qu’aucune résistance ne se développe. Alors que la résistance aux antibiotiques – ou antibiorésistance – est considérée partout dans le monde comme un problème de santé publique très important, cette nouvelle a forcément suscité de l’intérêt », relate l’Inserm. Toutefois, pour la cellule décryptage de l’institut français, « Les travaux concernant la clovibactine n’étant pas encore publiés dans une revue scientifique validée par les pairs, il est difficile de se prononcer sur ces résultats et sur leur potentiel impact clinique ». L’auteur rappelle qu’une relecture critique de l’article par la communauté scientifique avant publication et des tests complémentaires avec l’antibiotique sont maintenant nécessaires : « on ne peut nullement affirmer avoir trouvé un antibiotique miracle pour le moment ».

La résistance aux antibiotiques, un problème de santé publique mondial

Chaque année, à travers le monde, quelque 700.000 décès à travers le monde, dont environ 25.000 en Europe, seraient causés par l’absence de solution thérapeutique face à une infection. Une situation qui s’explique, selon l’Inserm, par « l’utilisation massive et répétée des antibiotiques en santé humaine et animale [qui] a entraîné l’apparition de souches de bactéries résistantes, contre lesquelles les traitements antibiotiques ne fonctionnent plus ».

En somme, souligne l’auteur, « si ces premières données doivent être validées, elles permettent d’ores et déjà de rappeler que les bactéries non cultivées représentent environ 99 % de toutes les bactéries présentes dans les environnements extérieurs et qu’elles constituent une source encore inexploitée de nouveaux antibiotiques ».

Antonin Tabard

Retrouvez l’article complet en ligne sur Canal Détox.