Le CGFL ouvre sa première unité de radiothérapie interne vectorisée

« Nous sommes clairement face à une innovation de rupture qui va faire tomber certains paradigmes dans le traitement du cancer. » C’est en ces termes que le professeur Charles Coutant, directeur général du Centre Georges-François Leclerc, a présenté la toute première unité de radiothérapie interne vectorisée de la région Bourgogne-Franche-Comté.

Le CGFL a reçu ses premiers patients dans sa toute nouvelle unité de radiothérapie interne vectorisée. (Crédit : ON HEALTH)

L’histoire a commencé à l’ASCO, le rendez-vous annuel de l’oncologie, en juin 2021. Des résultats prometteurs de cette innovation thérapeutique avaient alors été dévoilés, de quoi susciter l’intérêt des équipes du CGFL qui ont rapidement souhaité proposer cette toute nouvelle modalité thérapeutique à leurs patients, dès début 2022.

La radiothérapie interne vectorisée en réponse aux cancers métastatiques

Le Centre régional de lutte contre le cancer a depuis investi plus d’un million d’euros pour construire une unité entièrement dédiée à la radiothérapie interne vectorisée, au sein de son service de médecine nucléaire, sous la direction du professeur Alexandre Cochet. « Il s’agit, en quelque sorte, d’un hôpital de jour dédié uniquement à ce type de traitement […] à destination de certains cancers métastatiques, détaille-t-il. Le principe est d’administrer au patient des molécules radioactives chargées avec un petit atome radioactif, qui viendront cibler spécifiquement les cellules tumorales de manière à déposer, à l’intérieur de ces cellules, la radioactivité pour les détruire. » 

 

Si pour l’heure, le CGFL traite certaines tumeurs neuro-endocrines grâce au Lutathera ainsi que les cancers de la prostate grâce au Pluvicto, l’établissement a obtenu un financement européen de plus de sept millions d’euros pour développer de nouvelles molécules ciblant les cancers digestifs. Depuis le début de l’année, ce sont plus de 150 patients qui ont déjà été traités par cette innovation thérapeutique. Alors que le coût du traitement – 12.000 euros par injection, un traitement nécessitant quatre à six injections – est entièrement pris en charge par l’Assurance maladie, cette nouvelle unité peut aujourd’hui accueillir trois patients par jour dans de bonnes conditions.

« Cette technique, qui combine radiothérapie et chimiothérapie, reste très complexe à mettre en œuvre sur le plan organisationnel et réglementaire, ne serait-ce que par la dimension radioactive du traitement qui demande une immobilisation et une surveillance du patient pendant six heures, ainsi qu’une gestion particulière des déchets radioactifs », souligne le CGFL.

Antonin Tabard