L’Institut Curie lance son projet de radiothérapie Flash

L’Institut Curie vient d’annoncer le lancement opérationnel de son projet Frathea, pour Flash radiation therapy electron acceleration, sur son site francilien d’Orsay, au cœur du plateau de Saclay. Porté par l’Institut Curie, en collaboration avec le CEA, ce projet est financé par France 2030 et la Région Île-de-France à hauteur de 37 millions d’euros. Objectif ? Installer au cœur de l’hôpital de l’Institut Curie à Orsay un irradiateur de faisceaux d’électrons de très hautes énergies et démontrer l’efficacité et la sécurité de la radiothérapie Flash.

Le projet Frathea vise à combiner l'effet Flash avec la radiothérapie par électrons de très hautes énergies pour atteindre des tumeurs profondes sans irradier les tissus sains.
Le projet Frathea vise à combiner l’effet Flash avec la radiothérapie par électrons de très hautes énergies pour atteindre des tumeurs profondes sans irradier les tissus sains. (Crédit : ImagesAltourProduction)

« Berceau historique de la radiothérapie, l’Institut Curie, grâce à ses équipes multidisciplinaires, a acquis une expertise internationale sans pareil dans le domaine de la technologie Flash. Aujourd’hui, le projet Frathea concrétise les travaux de recherche du Dr Vincent Favaudon (radiobiologie à l’Institut Curie, Ndlr) et le tournant amorcé il y a une dizaine d’années à l’Institut Curie », explique le Professeur Alain Puisieux, président du Directoire de l’Institut Curie.

La radiothérapie Flash, une innovation made in Curie

C’est dans les laboratoires de l’Institut Curie que l’effet Flash a été découvert. Une innovation qui permet, grâce à des rayons très intenses – une dose de dix Gray, contre deux Gray en conventionnel – délivrés en moins de 100 millisecondes, de détruire des cellules tumorales tout en épargnant les tissus sains. Si depuis plus de dix ans, les scientifiques de l’Institut explorent et accumulent quantité de résultats sur cette nouvelle modalité de radiothérapie sur des faisceaux d’électrons de basse énergie, ils restent confrontés à un obstacle majeur : les rayons d’électrons basse énergie n’ont pas la capacité d’atteindre les tumeurs en profondeur.

Le projet Frathea de radiothérapie Flash par électrons de très hautes énergies sera installé sur le site d'Orsay.
Le projet Frathea de radiothérapie Flash par électrons de très hautes énergies sera installé sur le site d’Orsay. (Crédit : Institut Curie / Thibaut Voisin)

C’est donc pour faire sauter ce verrou technologique que l’Institut Curie a misé sur la combinaison du Flash avec la radiothérapie par électrons de très haute énergie (entre 100 et 200 mégaélectronvolts contre dix en conventionnel. Une fois que ce projet Frathea sera achevé, l’Institut Curie disposera d’une plateforme expérimentale ouverte à divers partenaires académiques ou privés. Objectif ? Ouvrir les premiers essais cliniques à horizon 2028.

Porté par l'Institut Curie, en collaboration avec le CEA, ce projet est financé par France 2030 et la Région Île-de-France à hauteur de 37 millions d'euros.
Porté par l’Institut Curie, en collaboration avec le CEA, ce projet est financé par France 2030 et la Région Île-de-France à hauteur de 37 millions d’euros. (Crédit : ImagesAltourProduction)

« Cette prouesse innovante pourrait changer le quotidien de millions de patients. Notre collaboration avec l’Institut Curie illustre nos expertises historiques respectives en instrumentation numérique, en métrologie et en radiobiologie. Frathea traduit notre volonté de développer des technologies de rupture pour relever un des plus grands défis de notre siècle en matière de santé », reconnaît François Jacq, administrateur général du CEA.

Antonin Tabard