Lutte contre le cancer : avancées majeures au CGFL

Le Professeur Charles Coutant, directeur général du Centre Georges-François Leclerc (CGFL), le Professeur François Ghiringhelli, oncologue médical et directeur de l’unité Inserm 1231, et Marion Thibaudin, chercheuse sur la Plateforme de transfert en biologie du cancer du CGFL, ont présenté une nouvelle approche prometteuse d’immunothérapie dans le traitement du cancer colorectal métastatique et les résultats préliminaires positifs de l’essai clinique Meditreme.

Des chercheurs dijonnais du CGFL ont présenté une approche novatrice d’immunothérapie et ses résultats prometteurs dans la lutte contre le cancer du côlon métastatique. (Crédit : ON HEALTH)

« Le cancer du côlon est le troisième cancer le plus fréquent en France, avec 45.000 français touchés par an, mais aussi le troisième cancer le plus meurtrier avec 17.000 décès par an », souligne le Professeur François Ghiringhelli. L’objectif de cette approche novatrice d’immunothérapie est d’essayer d’améliorer le pronostic des patients. « L’immunothérapie est un traitement qui a révolutionné le traitement de nombreuses maladies. Malheureusement, dans le cancer du côlon, l’immunothérapie n’en est qu’à ses balbutiements parce qu’elle est réservée à 4 % des malades, et pour tous les autres, l’immunothérapie ne fonctionne pas. Les malades ne sont donc traités que par chimiothérapie, sans guérison la plupart du temps », détaille-t-il.

Vers un nouveau standard dans la lutte contre le cancer colique métastatique

Fort de ce constat, le Professeur François Ghiringhelli a mis au point un traitement combinant une chimiothérapie (Folfox) à une immunothérapie en utilisant deux anticorps (durvalumab et tremelimumab) activant le système immunitaire. Grâce au soutien d’Astra-Zeneca, qui a apporté 2,5 millions d’euros et fourni les médicaments expérimentaux, l’étude clinique de phase II a pu être réalisée par le CGFL, en collaboration avec huit centres en France. Au total, 57 patients ont été inclus entre 2017 et 2020, et l’étude a atteint ses objectifs d’efficacité avec plus de 60 % de réponse et 90 % de contrôle de la maladie. Huit patients ont même été mis en rémission de la maladie sans récidive à ce jour.

Alors que ces résultats ont fait l’objet d’une publication dans la prestigieuses revue Nature Medicine, le CGFL cherche déjà des industriels pour soutenir la phase III de l’étude clinique (à hauteur de 35 millions d’euros) qui, si elle aboutit, pourrait apporter un nouveau standard dans la lutte contre le cancer colorectal métastatique. « L’exceptionnel travail qu’ont réalisé nos équipes montre le niveau de la recherche que l’on fait dans cette maison au service des patients. C’est finalement ce qui compte, ce qu’on fait doit avoir du sens pour donner un bénéfice aux patients », affirme le Professeur Charles Coutant.

Antonin Tabard